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Journée internationale de visibilité transgenre : une nouvelle campagne de sensibilisation dans l’École

Respecter les droits des personnes transgenres, c'est d'abord respecter les personnes
Actualité / Interview
 

À l'occasion de la journée internationale de la visibilité transgenre, l'École déploie une nouvelle campagne de sensibilisation aux discriminations transphobes.


La journée internationale de la visibilité transgenre a lieu ce jeudi 31 mars. Cet événement a pour objectif de lutter contre les discriminations auxquelles sont confrontées les personnes transgenres. La commission de prévention des Violences sexistes et sexuelles de l’ENS de Lyon a donc travaillé à concevoir une campagne de sensibilisation sur ce sujet, que l’on voit sur les murs depuis le lundi 28 mars. Cette campagne s’inscrit dans le cadre d’une politique nationale pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+, synthétisée dans un Plan national interministériel 2020-23. 

Avec Florence Françon, chargée de mission Égalité et Albert Bonnefous d’ArcENSiel, l’association LGBT+ et Queer de l’École, retour sur la campagne et les actions mises en œuvre au sein de l’ENS de Lyon. 


Q : Pourquoi une campagne de sensibilisation aux discriminations transphobes ?

FF : Les transidentités représentent un enjeu à part entière dans la lutte contre les violences de genre. Cette campagne s’inscrit dans une démarche globale de sensibilisation. Elle est d’autant plus nécessaire que la Cellule Action a reçu des signalements sur des faits pouvant s’apparenter à des actes transphobes. Il est donc primordial de rappeler le cadre légal : l’identité de genre fait partie des critères de discrimination et la transphobie représente une circonstance aggravante, comme l’homophobie, le sexisme et le racisme, en cas d’infractions pénales (injures, provocations, diffamations).

AB : Cette campagne de sensibilisation est importante non seulement pour créer un espace plus accueillant pour l'ensemble des personnes transgenres de l'école, mais aussi car l'ENS de Lyon n'est pas isolée du reste de la société. Malheureusement, la visibilisation croissante des transidentités est accompagnée de nombreux discours haineux et caricaturaux sur les réalités des transidentités, ainsi que de nombreuses violences et discriminations. J'espère que cette campagne de sensibilisation permettra à plus de gens de s’allier à la lutte contre la transphobie.

Voir la campagne en français et en anglais


Q : Pour l’ensemble des communautés de l’ENS de Lyon, comment mieux comprendre en quoi consistent ces discriminations et comment les signaler ou les prévenir ?

AB : La transphobie peut prendre de nombreuses formes, plus ou moins violentes, mais il s'agit souvent de nier la transidentité d'une personne par exemple en refusant délibérément d'utiliser son prénom d'usage ou de la genrer correctement, qu’elle soit présente ou pas. Il ne s'agit pas de faire plaisir, mais d'être bienveillant, compréhensif, et de reconnaître la personne pour ce qu'elle est. Il s'agit aussi, bien évidemment, de n'avoir aucun a priori sur quelqu'un en raison de son identité de genre, afin de garantir l'égalité de traitement de tout le monde.

FF : Tout d’abord, ce sujet ne se limite pas au cadre légal et s’inscrit dans des domaines de recherche de plusieurs laboratoires. La prévention passe par une meilleure connaissance des enjeux identifiés. À ce titre, l’ENS de Lyon représente un environnement idéal grâce aux séminaires et rencontres qu’elle accueille, aux ressources disponibles à la BDL, aux initiatives d’associations comme arcENSiel. Enfin, la mission égalité permet de travailler à la fois sur des actions de veille, de formation et d’information tout en représentant le premier contact en cas de signalement pour discrimination ou violence.

En savoir plus : consulter le guide Lutter contre la haine et discriminations anti-LGBT+ dans l’enseignement supérieur


Q : Il existe une procédure de prise en compte du prénom d’usage, en quoi consiste-t-elle et comment faire pour qu’elle soit adoptée par les tiers ?

FF : À l’ENS de Lyon, il est effectivement possible de demander la prise en compte d’un prénom d’usage sur plusieurs documents et supports de communication internes à l’école. Pour cela, il n’est pas nécessaire d’avoir engagé des démarches auprès de l’office d’état civil.
En revanche, le prénom d’usage ne peut être inscrit sur des documents officiels (certificat de scolarité, diplôme, contrat de travail, fiches de paye …) qu’une fois le changement établi à l’état civil. Pour toute question ou pour réaliser une demande, vous pouvez me contacter : mission.egalite [at] ens-lyon.fr (mission[dot]egalite[at]ens-lyon[dot]fr) et consulter la page dédiée.

AB : Cette procédure est une très bonne nouvelle pour l'ensemble des membres de l'ENS de Lyon. Celle-ci ne remplace en effet pas la procédure de changement de prénom à l'état civil, cependant avoir son prénom d'usage sur une carte étudiante est un élément qui permet d'appuyer fortement une demande de changement de prénom à l'état civil, une procédure qui est encore aujourd'hui très fastidieuse. Pour plus d'information sur la procédure à l'état civil, je renvoie au site Transposé·es qui est très complet, ou même à nous contacter directement, quelle que soit votre question sur le sujet !

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