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Actualité de l'ENS de Lyon

Comprendre les relations complexes entre l'individuel et le collectif

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Publication dans PNAS

Sébastian Grauwin, Eric Bertin, Rémi Lemoy et Pablo Jensen, de l'IXXI, viennent de publier dans le prestigieux PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America) journal de l'académie des sciences américaine du 23 novembre 2009 un article sur les relations complexes entre l'individuel et le collectif, sujet essentiel pour la plupart des sciences naturelles et sociales.

Ainsi, différentes disciplines tentent de comprendre comment les atomes s'agglomèrent en solides, les neurones donnent naissance à la conscience ou les individus forment des sociétés. Par-delà ces questions communes, les disciplines diffèrent profondément sur les mécanismes censés conduire à l'état collectif d'équilibre, celui qui est habituellement observé. Ainsi, la physique statistique adopte un point de vue global et suppose que l'état observé correspond au minimum d'énergie possible pour le système tout entier.

Cette approche lui a permis de développer de puissants outils de calcul, et de calculer certaines propriétés d'un liquide ou d'un solide en partant des atomes qui le composent. L'économie, en revanche, privilégie une approche individualiste, et suppose que l'état global d'équilibre correspond à la situation où chaque individu a maximisé sa propre satisfaction. Cela rend les calculs de l'équilibre global extrêmement laborieux, car la satisfaction de chaque individu dépend de manière compliquée des décisions prises par les autres individus. Il est dès lors tentant d'essayer d'appliquer l'approche de type physique aux systèmes économiques, ce qui était jusqu'ici impossible à cause de la différence d'approche, individualiste ou globale.

Dans l'article paru dans les PNAS, une équipe travaillant au sein de l'institut rhônalpin des systèmes complexes a développé un outil rigoureux qui permet de généraliser l'approche physique pour intégrer des dynamiques individuelles. Cette étude permet d'interpoler continûment entre une dynamique basée sur la recherche de satisfaction individuelle (cas "égoïste" des modèles socio-économiques) ou sur l'optimisation d'une quantité collective (cas "altruiste" des modèles physiques). Quand on augmente le caractère égoïste de la dynamique, l'état collectif passe brusquement d'un état optimal pour tous à un état global où les agents, faute de coordination, ne parviennent plus à maximiser leur utilité.

Lire l'article publié dans PNAS