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Actualité de l'ENS de Lyon

PPMS : les grandes manoeuvres

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Actualité
 
Lundi 14 février. Saint-Valentin. À l'ENS le 14 février 2011 est depuis longtemps réservé par Marie-Blandine Peinturier, responsable du service Hygiène, Sécurité et Santé au travail. Au programme, 4 lettres : PPMS. Plan particulier de mise en sûreté. Ce sera l'occasion de faire un exercice de confinement sur les deux sites et de vérifier ce qu'il faut améliorer.

Le quartier de Gerland où est située l'ENS de Lyon est en effet une zone où  un accident industriel ou de transport de matières dangereuses peut mettre en danger la santé et la sécurité de ses habitants. Sans oublier les risques naturels : crue rapide du Rhône, vague d'eau en cas de rupture de barrage et , comme partout, la survenue d'un événement météorologique majeur : tempête, chute de neige soudaine...
En ce lundi matin, l'hypothèse retenue est celle d'un accident lors du transport de matières dangereuses : un nuage toxique sur Gerland entraîne le déclenchement du PPMS. En gros, ce matin-là, les étudiants, personnels, enseignants et chercheurs vont se livrer à un jeu de rôle grandeur nature. Ils s'y prêtent tous de plus ou moins bonne grâce. L'objectif n'est pas que la manœuvre soit parfaite mais qu'elle ait lieu et que les différents acteurs apprennent à se coordonner et que l'on teste le dispositif mis en place. En matière de PPMS, l'ENS de Lyon fait donc figure de pionnière.
Les différents acteurs de cette journée (les confinés, les responsables d'alerte, les responsables de zone et la cellule de crise) se livrent à un jeu de rôles sous l'œil aguerri des « observateurs »  , volontaires Hygiène et Sécurité venus des universités Lyon1, Lyon 2 , Lyon 3, Inserm, CNRS et ex-INRP ; le tout, avec la complicité active de Isabelle Plessis et Sandrine Masson, deux professionnelles du Cabinet Téol, spécialisé dans l'organisation de ce genre d'exercice.
C'est sur le site Monod que l'exercice est le plus lourd à organiser : il faut prévoir 19 lieux de confinements (contre 11 à Descartes), pour que personnels et étudiants puissent se replier vers ces zones.
Barsalou_megaphone_45.jpgA 10h20 l'alerte est donnée par téléphone depuis l'accueil central, censées avoir reçu un appel de la Préfecture du Rhône; les responsables d'alerte relaient l'information autour d'eux tout en mettant leur brassard pour être facilement identifiables. Equipés d'un mégaphone, ils passent dans les couloirs pour faire évacuer personnels et étudiants vers la zone de confinement prévue. Les cours sont interrompus. Il faut monter ou descendre un étage, traverser des halls, pour arriver le plus vite possible, sans bousculade.
Dans les zones il faut attendre, dans le calme. Et faire preuve d'imagination pour s'occuper. On peut ainsi :
- manger la pause-déjeuner prévue pour un colloque et qui a été livrée dans une zone de confinement,
- chercher la mallette spéciale confinement
- faire l'inventaire de ce qu'il y a dedans et voir ce dont on aurait besoin à l'avenir : un jeu de cartes, des chewing-gums..
- essayer de colmater toutes les ouvertures avec du ruban adhésif. Mais comment on fait quand c'est à plus de 3 mètres de haut ??
- s'amuser à calculer, comme le suggère un enseignant-chercheur, combien de temps les personnes confinées pourraient survivre dans l'amphi où ils sont rassemblés : 1h30 seulement. Bigre. Cette information sera relayée lors du débriefing : il faudra revoir la capacité limite d'accueil des zones
- continuer à bosser ses cours ou dialoguer avec des collègues qu'on n'a pas souvent l'occasion de rencontrer : les exercices de confinement ont du bon.
- se poser des questions métaphysico-juridiques. Par exemple : si on a atteint la capacité maximale d'accueil d'une zone, doit-on fermer la porte, colmater les ouvertures et refuser d'ouvrir aux retardataires qui risqueraient, dans la réalité, de mourir intoxiqués de l'autre côté de la porte ?
En salle des conseils, la cellule de crise s'active : répondre aux questions de la Préfecture, de la Mairie, des journalistes ; garder la trace des appels, noter le suivi, relayer les infos. Tout est consigné sur une sorte de main-courante et ensuite inscrit sur un grand paper-board pour partager l'info avec tous les membres de la cellule de crise.
Debriefing_42.jpg
Réunion de débriefing en salle des conseils orchestrée par Isabelle Plessis. Sandrine Masson prend les notes. Une quarantaine de personnes sont rassemblées assises sur les chaises ou les tables. Il faut, à chaud, faire remonter les infos pour noter ce qui n'a pas marché, ce qui pourrait être amélioré, partager les expériences pour en tirer des enseignements :
- les messages d'évacuation étaient brouillés, ou non audibles
- au LR1 impossible d'avoir quelqu'un au téléphone pour répercuter le message d'alerte, il a fallu qu'une personne se déplace pour les prévenir
- dans l'amphi Bio-Géologie, impossible de trouver la mallette
- le bureau des étudiants, situé sur une zone de circulation, était bondé. En revanche la salle des examens, non loin de là n'a accueilli que 18 personnes pour une capacité de 80.
Sur le site Descartes les grandes manœuvres ont lieu l'après-midi, mais avec une moindre ampleur : pas de labos techniques à évacuer. L'alerte est donnée à 14 h 50 par l'Accueil et répercutée par les 11 responsables d'alerte qui orientent le personnel vers les 11 zones de confinement, la plus grande étant le gymnase (capacité maximum 500 personnes).

Contenu d'une mallette confinement

- Transistor-radio à piles - lampe de poche à dynamo - rouleaux de ruban adhésif - check list - stylo - numéros d'urgence - trousse de secours - ciseaux - gobelets en plastiques - bâtonnets lumineux à casser (autonomie 12 heures). Une idée : prévoir des chewing-gums pour la prochaine fois !

Service Hygiène, Sécurité et Santé

Pour les contacter : 04 72 72 88 13 hygiene.securite [at] ens-lyon.fr (mail) plus d'infos sur l'intranet