
Élu président de l’Association des étudiants internationaux (ASSET) en novembre 2024, Guilhian Biet, étudiant en double Master à l’ENS de Lyon, met son expérience de la mobilité étudiante au service de l’accueil, de l’accompagnement et de l’intégration des étudiants venus de l’étranger.
Depuis novembre 2024, Guilhian Biet est président de l’Association des étudiants internationaux (ASSET) de l’ENS de Lyon. Étudiant en Master 2 d’Histoire contemporaine et en Master 1 d’Humanités numériques, il a lui-même connu l’expérience de l’étranger à travers deux années d’études en Allemagne, à l’Université de Bielefeld, avant de revenir en France pour poursuivre son parcours académique.
Pour Guilhian, l’engagement au sein de l’Association des étudiants internationaux s’est imposé comme une évidence : « J’ai été confronté très tôt aux mêmes difficultés que celles que rencontrent les étudiants internationaux : barrière de la langue, démarches administratives, intégration », explique-t-il. Cette expérience lui a donné envie d’aider ceux qui, comme lui à l’époque, arrivaient dans un pays nouveau avec peu de repères. Dès son arrivée à l’ENS de Lyon, il a rejoint l’association sans attendre. « Franchement, je crois que je n’ai même pas eu le temps de m’installer. J’ai posé mes affaires à Bonnamour, et le soir même j’étais déjà en train de filer un coup de main pour la rentrée organisée par l’ASSET ! »
Comment es-tu passé du rôle de membre à celui de président ?
C’est Margot Schepper, l’ancienne présidente, qui est venue me proposer de prendre la relève. Selon le jargon de l’École, je me suis fait un peu « traquenarder », mais j’ai accepté avec plaisir. Je voyais une belle opportunité : continuer à améliorer la condition des étudiants internationaux et apprendre à gérer une équipe.
Quelles sont les principales missions de l’ASSET ?
Notre rôle se divise en trois grands axes : l’accueil, l’accompagnement et l’intégration.
- Accueillir, c’est être présents dès la rentrée, organiser des journées d’information, aider à l’installation des 84 étudiants arrivés en septembre dernier.
- Accompagner, c’est proposer du soutien pratique : redistribution de matériel de seconde main, diffusion d’informations utiles en anglais sur WhatsApp et Instagram, répondre aux questions du quotidien.
- Intégrer, c’est créer du lien : cafés polyglottes chaque mois, tandems linguistiques, parrainages, événements conviviaux.
Peux-tu donner des exemples d’événements qui ont marqué ton mandat ?
Les cafés polyglottes, clairement. C’est devenu notre rendez-vous phare où chacun peut pratiquer une langue, échanger, rencontrer des gens. Nous organisons aussi des soirées conviviales et des repas, parfois avec d’autres associations. Certains projets fonctionnent très bien, d’autres un peu moins : il y a eu un café où il y avait plus de Français que d’internationaux, ce qui était dommage. Mais ça fait partie du jeu, on apprend.
L’ASSET travaille étroitement avec la Direction des relations internationales (DRI). En quoi consiste ce partenariat ?
Nous avons co-construit un questionnaire pour identifier les besoins des étudiants internationaux. Cela a mis en évidence des difficultés importantes, notamment en matière de santé et de santé mentale. Sur cette base, nous voulons lancer de nouveaux outils, par exemple un atelier de méthodologie pour expliquer le système académique français, aider à comprendre les attentes des enseignants et préparer les examens.
En lien avec ce questionnaire, l’ASSET est-elle intervenue lors d’événements pour partager ses observations ?
Oui. En février 2025, nous avons participé à une table ronde lors des Journées Interfaces pour présenter les résultats du questionnaire sur l’intégration, l’accès aux soins et la santé mentale des étudiants internationaux. Caroline Combes, responsable du service de santé étudiante, modérait, et Yuntian Liu, vice-président de l’ASSET, m’accompagnait. Nous avons aussi projeté un court métrage Añoranza, écrit par un groupe d’étudiants internationaux et réalisé par Jean Baptiste Drouet, illustrant les expériences des étudiants internationaux. Même si ce n’était pas un événement très long, cela a suscité de nombreux retours et a permis de donner une visibilité concrète à nos actions.
Comment fonctionne l’association de l’intérieur ?
Nous avons un bureau assez restreint, mais solide. Rodrigo Duro, trésorier durant la précédente mandature, Charlotte Lewis, qui a assuré le secrétariat, et Margot Soyez, chargée de communication, par exemple, sont vraiment des piliers, toujours là pour soutenir et coordonner. Autour de nous, il y a toujours de nombreux bénévoles ponctuels, les « petites mains », qui sont indispensables pour la logistique des événements. Je tiens beaucoup à cette dimension collective : l’associatif, c’est du travail d’équipe, on ne peut rien faire seul.
Tu mènes de front plusieurs engagements en plus de tes études. Comment fais-tu pour tout concilier ?
C’est vrai que je suis aussi ambassadeur de la vie étudiante à l’Université de Lyon depuis quelques semaines et moniteur à la bibliothèque. La réponse la plus simple, c’est : je dors très peu (rires). Plus sérieusement, je suis quelqu’un qui adore faire plein de choses. La clé, c’est l’organisation, mais aussi le fait de garder le sourire même quand c’est intense et de toujours se rappeler pourquoi on fait tout ça.
Et pour la suite, quels sont tes projets ?
Sur le plan académique, je souhaite poursuivre en thèse d’histoire contemporaine, sur les femmes lyonnaises pendant la Révolution française. J’aimerais construire une grande base de données pour croiser les sources. Et côté associatif, mon objectif est de consolider ce que nous avons lancé cette année, pour que l’ASSET continue à être un vrai soutien pour les étudiants internationaux.
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