L’Édurevue n° 150 met en tension les différentes visées de l’éducation physique et sportive (EPS) dans le cadre scolaire français. En effet, cette discipline à l’histoire singulière se situe aujourd’hui à la croisée des politiques publiques du sport et de la santé.
Entre lutte contre la sédentarité et héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris de 2024, l’éducation physique et sportive (EPS) se trouve aujourd’hui en France investie de nombreuses attentes sociales et politiques. Les phases successives de déploiement des dispositifs complémentaires de l’EPS « 30 minutes d’activité physique quotidienne » (APQ) à l’école élémentaire et les « deux heures d’activité physique en plus par semaine au collège » (2HSC) ont suscité de nombreuses interrogations au sein de la communauté éducative quant à la nature et à la place d’un enseignement dédié à l’apprentissage d’une culture motrice.
L’Édurevue n° 150, intitulé « L’EPS, de ses buts à ses terrains », cherche donc à éclairer la façon dont les différentes visées prescrites à cet enseignement se déploient, non sans tensions, en fonction des contextes professionnels.
Cette synthèse revient tout d’abord sur les liens entre EPS et pratiques sportives culturellement ancrées dans le milieu fédéral : si la sportivisation de l’éducation physique a marqué une étape importante de son histoire, les écarts entre les apprentissages visés dans ces sphères mènent à des confrontations de logiques en situation de travail partenarial, tout comme à ouvrir un horizon professionnel à de plus en plus de jeunes. L’Édurevue aborde ensuite le retour des préoccupations sanitaires liées à cet enseignement et ses déclinaisons contemporaines dans le cadre scolaire : l’EPS y est située au regard des interventions promues dans le cadre d’une politique publique de santé plus large, qui inscrit désormais les apprentissages à effectuer par les élèves dans un projet de mode de vie actif tout au long de la vie. Le positionnement singulier de la discipline EPS au sein du système scolaire est en partie le fruit de ces logiques sanitaires et sportives, et de dynamiques internes aux métiers de l’enseignement : les composantes motrices, méthodologiques et sociales des apprentissages qui caractérisent l’EPS agencent de manière spécifique attentes, ressources et culture professionnelles, en particulier dans le second degré.
Ainsi, ce numéro d’Édurevue questionne les finalités et les rôles d’une discipline scolaire « à part entière et entièrement à part » (Hébrard, 1986), révélatrice et creuset des mutations du système scolaire.
Dans la continuité du Dossier de veille de l’IFÉ, l’Édurevue propose une synthèse problématisée de travaux de recherche portant sur une thématique éducative. Il mobilise un choix de références issues de différentes disciplines dans une visée de médiation scientifique.
Structures
Mots clés