Inauguration de nouveaux locaux pour le CIRI et la SFR Biosciences.
Le CIRI et la SFR Biosciences ont inauguré leurs nouveaux locaux, situés avenue Tony Garnier, sur le site de l’Université Claude Bernard Lyon 1, le 25 octobre dernier. Huit équipes de recherche du CIRI se sont installées dans ces nouveaux locaux mais aussi 5 plateaux techniques de la SFR Biosciences (Unité d’Appui et de Recherche/Unité de Service en Biologie) ainsi que la direction et les services administratifs des deux unités. Ces locaux comprennent notamment un tout nouveau plateau de cytométrie en flux, déjà accessible aux chercheurs en Biologie et des laboratoires confinés en particulier de niveau 3. Visite guidée !
Comprendre les maladies infectieuses pour mieux les contrôler
Huit des 26 équipes que compte le CIRI (Centre international de recherche en infectiologie) ont pris possession de leurs nouveaux locaux, au plus près des équipements de pointe proposés par la SFR Biosciences et à proximité des équipes travaillant à l’ENS de Lyon et celles du biodistrict de Gerland. À noter les très belles photos qui illustrent les couloirs des bureaux et laboratoires de la SFR Biosciences, réalisées par Vincent Moncorgé.
François-Loïc Cosset, directeur du CIRI, et François Vandenesch son adjoint ont tout d’abord présenté le CIRI et rappelé l’historique de ce projet et Yann Leverrier a présenté la SFR Biosciences dont il est le directeur. Ils ont remercié l’ensemble des financeurs, dont la plupart étaient représentés pour la circonstance, ainsi que tous ceux qui ont contribué au projet, avec une mention toute particulière à Denis Gerlier du CIRI, qui a fait le lien entre tous les acteurs du projet, jusqu’aux dernières minutes avant l’inauguration.
Deux équipes du CIRI ont ensuite présenté leurs travaux en cours pour illustrer la diversité de la recherche dans le Centre. Sophie Trouillet-Assant, de l’équipe Virpath, a insisté sur l’importance de la recherche collaborative entre les équipes du Centre en lien avec les HCL (Hospices civils de Lyon) notamment pendant la pandémie de COVID19. Ces travaux ont notamment permis de montrer la meilleure efficacité d’une combinaison de différents vaccins qui a influencé les politiques de recommandations vaccinales. La meilleure compréhension de la réponse immunitaire à travers ces études a aussi servi de base à une chaire industrielle visant à améliorer à l’avenir le diagnostic des maladies respiratoires émergentes. L’équipe de Xavier Charpentier travaille sur l’antibio-résistance, une « pandémie silencieuse » qui fait déjà plus d’un million de morts par an dans le monde. Cette équipe étudie notamment les mécanismes et la dynamique d’apparition de la résistance aux antibiotiques dans des population d’A Baumannii. D’autres équipes du Centre travaillent à mieux comprendre et anticiper la propagation des souches résistantes à l’hôpital et d’autres à l’utilisation de la phagothérapie comme alternative aux antibiotiques.
Le lien entre la recherche en laboratoire et la recherche clinique en milieu hospitalier ou encore la recherche sur la santé animale a été fortement mis en évidence par les différents intervenants, qui ont insisté sur le rôle majeur du site lyonnais en matière d’infectiologie. Ici on fait « la recherche d’aujourd’hui pour la santé de demain ».
Un plateau de cytométrie en flux
Ce nouvel espace équipé d’instruments multiparamétriques de pointe permet aux chercheurs d’analyser ou de trier les cellules d’intérêt avec une rapidité et une précision inégalées. Ce sont plus 220 équipes de recherche académique qui utilisent chaque année les équipements des plateaux de la SFR Biosciences et s’appuient sur les compétences de ses personnels, ainsi qu’une vingtaine d’équipes de recherche d’entreprises privées et de start up. « Cette mutualisation rend possibles des recherches qu’aucun laboratoire ne pourrait se permettre à sa seule échelle. En effet, la plupart des cytomètres coûte entre 300 et 500 000€. Nous apportons en outre l’expertise de nos ingénieurs, formons nos utilisateurs et proposons des prestations », précise Yann Leverrier, directeur de la SFR Biosciences. Les plateaux d’immuno-phénotypage et d’analyse génétique et cellulaire ont aussi élu domicile dans le nouveau bâtiment.
Expérimentations en milieux confinés
Aux deux derniers étages du bâtiment ont été conçues de nouvelles plateformes pour l’expérimentation d’agents pathogènes en milieux confinés, permettant des recherches cruciales pour la santé, avec l’évaluation de l’impact de différents microbiotes sur la santé et la résistance aux infections.
Ces laboratoires équipés d’équipements d’analyse de pointe permettent d’étudier, en toute sécurité, des agents pathogènes. Ils offrent les outils essentiels pour aborder les grands défis actuels de santé dans le domaine de l'infectiologie (étude de nouveaux traitements, développement de vaccins, modèles de pathologies, les insectes comme vecteurs).
Rosalind Franklin, l’oubliée du Nobel
Rosalind Franklin est une physico-chimiste britannique. En 1947, elle est chercheuse au CNRS pour déterminer les structures amorphes du carbone par diffractométrie de rayons X. En 1951, elle crée au King's College de Londres un laboratoire de diffraction des rayons X pour étudier la structure de l'ADN. Pionnière de la biologie moléculaire, ses travaux furent capitaux dans la découverte de la structure hélicoïdale de l’acide désoxyribonucléique (ADN). Les clichés d’ADN en diffraction des rayons X qu’elle obtient en 1952 avec son élève Raymond Gosling permettent d’inférer la présence d’une double hélice dans l’ADN, son pas et la distance entre les paires de bases. Ses concurrents Watson et Crick prennent connaissance de ces données et les utilisent pour publier leur propre article dans la revue Nature, travail pour lequel ils obtiendront le prix Nobel de médecine en 1962. La contribution de Rosalind Franklin n’a été reconnue ni dans l’article princeps ni au cours de la remise du prix Nobel. Victime du sexisme de la société et de la compétition déloyale de ses pairs, le nom de cette scientifique remarquable est resté dans l’oubli jusqu’au début des années 2000. Ses découvertes, dont la première résolution d’une structure de nucléocapside de virus à ARN, ont été essentielles au développement de la biologie et de l’infectiologie dans la deuxième moitié du XXe siècle.
Les financeurs de ce nouveau bâtiment et des équipements
Ce bâtiment a été financé à hauteur de 15M€ au titre du Contrat de plan État Région :
- Région Auvergne Rhône Alpes : 6,5 M€
- Métropole de Lyon : 5,5 M€
- Inserm : 2 M€
- Université Claude Bernard Lyon 1 : 1 M€
Les financements complémentaires pour l’acquisition des équipements scientifiques ont été apportés par :
- Programme d’équipements FEDER-FSE CIRI à hauteur de 1,9 M€ attribué par la Région et porté par l’Inserm
- Programme d’équipements FEDER-FSE SFR Biosciences PIExMiCo (Plateforme pour l’expérimentation en milieu confiné) à hauteur de 3,1 M€, attribué par la Région et porté par l’ENS de Lyon
- Equipex Infectio Tron attribué par l’ANR et porté par l’Université Claude Bernard Lyon 1
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