Aborder la littérature comparée sous l’angle de l’autotraduction au sens large permettra d’explorer quelques enjeux essentiels de la discipline, notamment :
- la question de la traduction en général qui est parfois un impensé des études littéraires voire un angle mort des pratiques universitaires ;
- le bi- ou trilinguisme d’écriture dont l’autotraduction est un possible, et la façon dont ils reconfigurent une organisation apparemment territoriale de la littérature et des pratiques éditoriales institutionnalisées (ouvrages monolingues) ;
- des formes d’auctorialité augmentée, dans les cas où l’auteur.ice se fait traducteur.ice voire ambassadeur.ice de son oeuvre, que ce soit en l’illustrant, en l’imprimant, en l’éditant ou en la commentant, sinon en donnant sa propre « leçon de littérature ».
Notre attention se portera en priorité sur les cas de visibilisations de ces pratiques, par l'étude de récits qui thématisent l’autotraduction, qu'elle soit mise en intrigue ou commentée, et de publications bilingues ou trilingues rendant sensible la coexistence des langues. Ce faisant, nous étudierons tant des oeuvres en prose que des oeuvres poétiques, en nous arrêtant sur des auteur.ice.s comme Vladimir Nabokov, Samuel Beckett, Stefan Themerson, Milan Kundera, Amelia Rosselli, Nancy Huston, Marina Skalova, etc.