Elle semble glisser d’un geste à l’autre, comme si rien ne lui appartenait tout à fait. Chaque mouvement, chaque manière de parler ou de se tenir paraît avoir été emprunté à un corps qui n’est pas le sien. Elle observe, absorbe, répète. Les tics, les expressions, les silences aussi. Une manière d’exister peut-être, en miroir des autres.
Sur scène, deux corps distants habitent des espaces de vie minuscules, saturés d’objets. Des objets deviennent des prolongements de leurs corps. Ils entourent, protègent, isolent. Accumuler pour combler. Pour se définir. Le corps s’y frotte, s’y perd, s’y appuie. Il cherche des repères dans cet amas de choses, invente des gestes entre la contrainte et le refuge. Ce rapport entre le corps et les objets devient un langage. Ce qui ne se dit pas avec des mots se révèle dans une tension, un effacement, un tremblement. Il y a là quelque chose d’indécis, suspendu, un entre-deux qui ne se résout pas. Un territoire intérieur, qui tente de prendre forme à travers les détails du quotidien. C’est une tentative d’exister dans un monde de reflets, de souvenirs empruntés, de possibles non vécus.
Conception et mise en scène : Sarah Jahanbakhsh
Sur le plateau : Raha Soleimani, Lucile David
Régisseuse Générale : Milena Menadier
Conception de Son : Victor Gautreau
Réalisation de la vidéo : Alireza Heidarirad
Création de la musique : Shahaab
Regard extérieur/Dramaturgie : Yassaman Barooti Ardestani, Katayoon Latif, Milena Menadier
Graphiste : Eléna Grau
Collaboration artistique : Elise Vasseur, Clément Olivier
Projet porté par Collectif Gambit
Payant