"Le présent exposé partira d’une question simple : qu’est-ce que, concrètement, une essence ? Plus précisément : qu’est-ce que, physiquement, une essence, pour un aristotélicien, qu’il soit ancien ou contemporain ? On le sait, Aristote répond : physiquement, la quiddité, c’est la forme. Mais encore ? Peut-on sérieusement, aujourd’hui, soutenir l’existence d’un tel je-ne-sais-quoi, et encombrer notre mobilier ontologique avec ce genre d’entités ? En partant des hylémorphismes contemporains, on essaiera de trouver des ressources, pour répondre à ce faisceau de questions, chez un aristotélicien essentialiste de l’Antiquité, Alexandre d’Aphrodise. On s’efforcera de montrer que, si l’on admet la réalité des propriétés, et notamment des propriétés dispositionnelles, alors on ne devrait pas refuser d’adopter une position essentialiste par crainte d’encombrer notre monde avec des entités surnuméraires. Pour ce faire, on reprendra les problèmes engendrés par la thèse contemporaine qui réduit la forme du composé hylémorphique à sa structure. On passera ensuite des formes simples aux formes complexes, pour montrer comment ces dernières peuvent être comprises comme des faisceaux de puissances. On reviendra, enfin, à l’aspect logique de la question, en examinant le rapport entre forme hylémorphique et différence spécifique."
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