Les historiens modernes admettent qu’il y avait dans le monde grec de l’époque classique une grande variété dans la manière de vivre sa vie religieuse.
Ainsi, les études des hellénistes sur la religion grecque se sont beaucoup portées sur des faits religieux particuliers : sur la religion à l’échelle de cités, de régions, ou encore sur des faits religieux minoritaires tels que la magie, l’orphisme et le pythagorisme, voire sur la religion à l’échelle d’individus comme Platon. La notion de « norme » religieuse et, par conséquent, de ce qui ne fait pas partie de la norme, suscite également un intérêt, de même que celle d’altérité.
Une étude sur les différences religieuses et leur appréciation en Grèce à l’époque classique se conçoit comme le prolongement de ces travaux, en cherchant notamment à créer un lien entre eux. La question principale qui est posée est celle du rapport à l’autre en matière religieuse. Comment les Grecs
pensaient-ils et se comportaient-ils lorsqu’ils se trouvaient confrontés à une autre manière de penser et d’agir que la leur en matière de religion ? Étaient-ils
indifférents, curieux, intéressés, méprisants, violents ? Il faut également rechercher les causes de telles attitudes : pourquoi pensaient-ils et agissaient-ils
comme ils faisaient ? L’étude porte donc sur de nombreux thèmes – de la religion des Barbares à celle du voisin le plus proche, en passant par celle des Grecs d’autres cités – selon un angle particulier. Il est question d’étudier la différence, la pluralité des expériences religieuses et la rencontre entre différentes expériences religieuses, entre diverses manières de penser et de pratiquer la religion. Cela revient à analyser le frottement entre plusieurs systèmes religieux, entre plusieurs normes religieuses ou entre un phénomène religieux minoritaire, voire individuel, et la norme religieuse telle qu'elle peut être définie par ailleurs.
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