Plasticité du développement végétal et forces mécaniques : le rôle de FERONIA
Si les multiples réponses des plantes à la sécheresse sont bien documentées, comment une plante intègre l’ensemble de ces informations reste mal connu. Durant ma thèse, j’ai testé la contribution des signaux mécaniques. Les cellules végétales sont gonflées par une pression osmotique importante à laquelle elles résistent grâce à une paroi rigide. J’ai montré que, parmi un ensemble de récepteurs moléculaires, le récepteur FERONIA est nécessaire à l’intégrité mécanique des cellules, et donc à la réponse des cellules à leur propre pression osmotique. Chez le mutant feronia, les cellules de l’épiderme explosent suite à une tension trop importante de leur paroi. Alors que le renforcement de la paroi en réponse aux contraintes mécaniques pourrait passer par la réorientation des microtubules et le guidage du dépôt des microfibrilles de cellulose, j’ai montré que FERONIA n’est au contraire pas nécessaire à la réponse des microtubules aux contraintes mécaniques. Il existe donc deux voies distinctes maintenant l’intégrité mécanique des cellules végétales, une passant par FERONIA, et une autre passant par les microtubules. J’ai ensuite cherché à disséquer les processus associés à la réponse de FERONIA, notamment en caractérisant les propriétés mécaniques, hydrauliques et biochimiques de la paroi chez le mutant. Ces études ouvrent un nouveau champ de recherche, le mechano-eco-sensing, c’est-à-dire la perception de l’environnement par une voie intégratrice, la mécanotransduction, et ses implications pour adapter la croissance en conséquence.
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