En réaction à l’individualisme universaliste de l’ère Taishô (1912-1926), selon lequel un individu isolé se connecte directement à un universel donné grâce à la culture de soi (kyôyôshugi 教養主義), des écrivains, intellectuels et philosophes ont tenté de redéfinir le commun dans un contexte de montée de courants politiques posant une collectivité sans individu ni universel, notamment le marxisme (la classe sociale) et le nationalisme (le peuple japonais). Les philosophes de l’école de Kyôto se sont notamment distingués par leurs tentatives de trouver une troisième voie articulant individu, nation et monde. Ces redéfinitions ont évolué selon le dialogue critique mené avec les pensées européennes ainsi que les contextes national et international, des appels à la « communauté est-asiatique » en temps de guerre au pacifisme d’après-guerre se réclamant de la nation démocratique.
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