Ce cours de master répondra à deux objectifs. D’une part, par l’analyse des textes canoniques de la période, il introduira aux grands enjeux de la philosophie française du XVIIIe siècle. D’autre part, il permettra aux étudiant.e.s de saisir toute la portée des interrogations sur l’anthropologie – ou science de l’homme – au siècle des Lumières, et ce à travers un prisme spécifique, à savoir les rapports du physique et du moral en l’homme, problème fondamental des sciences humaines naissantes.
Il s’agira d’interroger l’importance, pour la constitution d’une science de l’homme, de plusieurs types de rapports de détermination entre le physique et le moral – c’est-à-dire, certes, entre le corps et l’esprit, mais également entre les causes physiques (l’air, le climat, ou le terrain) et les causes morales (les mœurs, le milieu social, les coutumes, lois et religions). Plusieurs problèmes constitutifs du projet d’une science de l’homme peuvent alors être déployés : l’invention du langage et des langues, la perfectibilité humaine, la classification naturelle des hommes parmi les animaux, la hiérarchisation des « races humaines », la question politique du bon gouvernement, le déterminisme du milieu, l’éducation, etc.
Le corpus étudié incluera Rousseau, Montesquieu, Condillac, La Mettrie ou encore Buffon.