Actualité de l'ENS de Lyon

En décembre dernier, après avoir traversé une épreuve de qualification régionale, cinq étudiantes et étudiants de l’ENS de Lyon ont pris le départ pour une course semée d'embûches, au beau milieu de la campagne rennaise. Épreuve hivernale de prédilection pour des athlètes spécialistes de demi-fond court, le cross, discipline d’endurance, nécessite une bonne condition physique. Bien que l’épreuve soit courue individuellement, c’est aussi une épreuve collective traversée ensemble. Ces quelques lignes ont pour objectif de retracer leur parcours.

Venu(e)s de département bien différents – lettres modernes pour Isaure Bourdeau, géographie pour Louise Faure, biologie pour Timothée Darbois et mathématique pour Enzo Marsot et Enguerrand Moulinier – ces étudiantes et étudiants forment une belle équipe pluridisciplinaire, motivée par un même ardent désir de courir. L'entraînement hivernal de préparation à la saison de cross court s’est déroulé au stade de Gerland, parfois sous une météo capricieuse, avec des séances de “fractionné” (alternance de sessions d’accélération et de décélération) pour renforcer la résistance aux changements de rythmes propres aux courses de demi-fond. En parallèle, chaque début de séance était consacré au perfectionnement de la technique de course par des exercices types que l’on appelle “gammes”. Le tout a été finement planifié par les deux étudiants-entraineurs, Enzo Marsot et Enguerrand Moulinier, pour répondre au calendrier des compétitions.

Pour participer aux championnats de France, il est nécessaire de réussir une épreuve régionale de qualification, laquelle s’est déroulée cette année à Villeurbanne. Une fois les résultats communiqués, nos athlètes ont dû organiser leur voyage tout en faisant face, avec réactivité et grâce au soutien financier de l'Association Sportive de l’ENS de Lyon, aux annulations de trains. En somme, beaucoup de rebondissements qui n’entravèrent pas la route de ces cinq étudiantes et étudiants déterminé(e)s à courir sur un parcours d’une difficulté à la hauteur du niveau des concurrent(e)s engagé(e)s. En effet, tracé en périphérie de la ville de Rennes, à Chevaigné plus précisément, le parcours était semé de radis blancs géants. D’une distance d’environ 5 kilomètres pour les filles contre 8 pour les garçons, la course s'est déroulée sur un terrain argileux, collant et escarpé atteignant en certains points les 5% d’inclinaison. À la topographie accidentée, il faut ajouter une brume humide dont les gouttelettes ont fait disparaître l’horizon et les douces collines enherbées du bocage rennais pour donner un aspect fantomatique et presque irréel au champ qui allait être parcouru par les coureurs. La froideur du cadre ne saurait cependant cacher l’accueil chaleureux des organisateurs et les encouragements de tous.  

Réunissant près de 250 participants pour la course masculine contre 150 pour la course féminine, cette compétition est principalement destinée à des coureuses et coureurs de haut niveau dont l’athlétisme n’est pas qu’une vocation mais aussi un métier. Dans ce contexte, l'équipe est particulièrement heureuse d’avoir pu constater qu’après deux à trois ans d’arrêt de tout pratique sportive, il lui a été possible de concourir à un niveau national. Les garçons se sont classés dans la première moitié des athlètes engagés tandis que les progrès rapides des athlètes féminines laissent à penser que des beaux résultats sont à venir. Pour les prochains championnats, la préparation physique au cross intégrera sans doute davantage de parcours en nature afin d’affiner la technique sur sentier pentu. Cette expérience conviviale renforce l’image d’un sport exigeant bien plus collectif que ce que l’on pourrait imaginer à l’origine et devrait donner l’envie et l’ardeur à de futures coureuses et futurs coureurs motivé(e)s de s'entraîner avec rigueur pour rencontrer l’élite d’un sport mondialement pratiqué.
 

Le témoignage d'Enzo

Les CFU ont été une super expérience ! Le groupe d’athlé de l’ENS de Lyon est géré par les élèves eux-mêmes, donc on a dû organiser le voyage, les transports, etc… mais grâce au soutien financier de l’AS, cela n’a pas été une trop grosse charge financière. Encore merci à eux ! 
On a passé les phases de qualification à Villeurbanne, au parc de la Feyssine. Le parcours était un peu décevant, car il était très plat. En fait, on n’a même pas pu chausser les pointes. On s’était surtout préparés sur la piste, puisqu’il est difficile de trouver des parcours pour se préparer aux cross à proximité de l’ENS de Lyon. Avec l’aide de mon entraîneur nancéen “F-R”, on a pu se préparer aux CFU, mais la concurrence était rude, et le terrain accidenté était très technique. On a eu la chance de passer une nuit dans un joli AirBNB à Rennes, et voir le marché de Noël, ce qui nous a permis d’oublier la souffrance de la course !