Actualité de l'ENS de Lyon

Alizée Dubois

Post-doctorante au Laboratoire de physique (ENS de Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1, CNRS)

Passionnée de randonnée, d’escalade et de grands espaces, Alizée Dubois a naturellement été attirée par la physique de la Terre, et plus précisément par l’étude des séismes.

Alors qu’elle était en deuxième année de master à l’Institut de physique du globe de Paris, elle réalise un échange dans la prestigieuse université californienne de Berkeley où elle fait la connaissance de celle qui deviendra ensuite pour elle un rôle-modèle et une source d’inspiration : Barbara Romanowicz, grande figure de la géophysique et professeure au Collège de France.

Pour Alizée Dubois, le parcours éducatif et les professeurs jouent un rôle prépondérant pour encourager les jeunes filles à poursuivre des études et une carrière dans la science. Des valeurs qu’elle aura ensuite elle-même à cœur de transmettre à ses élèves.
Agrégée en physique et titulaire d’un doctorat en géophysique au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Alizée Dubois concentre aujourd’hui son travail de recherche sur la modélisation en laboratoire des tremblements de terre.

Si les phénomènes de séismes sont connus depuis des millénaires, les modèles sismologiques actuels sont complexes et difficilement prévisibles. En outre, il est impossible de placer des instruments de mesure au niveau de leur épicentre, situé à plusieurs kilomètres sous la surface de la terre, d’où l’intérêt du travail en laboratoire qui permet de donner des informations complémentaires ou innovantes en comparaison de celles récupérées habituellement par des études classiques de sismologie.

C’est le processus de rupture sismique qui est aujourd’hui au centre de la recherche d’Alizée Dubois. Elle s’intéresse particulière-ment à la nucléation de la fracture, c’est-à-dire à l’initiation de la fissure au sein de l’interface entre deux plaques tectoniques, soit la genèse même du tremblement de terre, ainsi qu’à la propagation des ondes sismiques qui, une fois arrivées au niveau du sol, peuvent avoir des conséquences dramatiques. Elle a donc mis en place, en laboratoire, une expérience qui sert de modèle de rupture entre deux blocs de polymère transparent, qui permet une imagerie en temps réel capable de mimer le mouvement des plaques tectoniques auquel elle peut appliquer des déplacements fine-ment maîtrisés. La géophysicienne mesure ainsi les contraintes appliquées aux matériaux, pour décrypter les forces de frottement à l’origine de la naissance des séismes.

La finalité de la recherche menée par Alizée Dubois est d’arriver à mieux comprendre l’amorçage de la source sismique, la dynamique des tremblements de terre et peut-être d’un jour d’anticiper le déclenchement de séismes pour pouvoir ainsi se prémunir au mieux de leurs conséquences.

©For Women in Science

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Le prix jeunes Talents L'Oréal-Unesco est doté d’une bourse de 15 000 € qui va permettre à Alizée Dubois de s’ouvrir à d’autres sujets tels que la détection acoustique.  Elle envisage pour cela de passer un mois dans un laboratoire londonien qui maîtrise ce type de techniques expérimentales.