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Actualité de l'ENS de Lyon

Diriger le Laboratoire de géologie après le confinement

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Actualité / Interview
 

Le point de vue d'Emanuela Mattioli et de Buno Reynard, respectivement directrice et directeur-adjoint du Laboratoire de géologie de Lyon – Terre, Planètes, Environnement (LGL-TPE), UMR 5276.

Laboratoire de Géologie de Lyon : quelques chiffres

Le LGL-TPE compte 137 membres :
•   62 chercheurs ou enseignants-chercheurs
•   20 personnels techniques et administratifs
•   55 doctorants et post-doctorants

Plan de reprise des activités

Le plan de reprise des activités se déroule sans difficulté particulière même si bien des collègues sont pressés de reprendre une activité de recherche normale, c’est à dire en présentiel. Étant donné le nombre restreint de personnes autorisées à reprendre les activités sur site, la priorité a été donnée aux doctorants et aux post-doctorants qui ont des contraintes temporelles.

En ce qui concerne les stages de M2, les étudiants ne pourront traiter que les données acquises avant le confinement. En effet, les responsables des équipements préfèrent interagir avec des gens qui ont déjà une connaissance du matériel, ils sont sollicités pour gérer le flux des personnes qui ont accès aux salles d’expérimentation. La partie bibliographique des stages de M2 prendra donc plus d’ampleur. Quant aux stages de L3, ils se feront en télétravail. Il est étrange d’imaginer qu’une génération d’étudiants du L3 au M2 n’aura pas pratiqué d’expérimentation en laboratoire ou sur le terrain.

Actuellement, il est possible de reprendre les sorties de terrain – à condition de respecter les règles de distanciation spatiale – mais l’infrastructure permettant les sorties de terrain est manquante puisque les hôtels et les restaurants ne sont pas ouverts. En ce qui concerne les écoles d’été, elles ont été annulées pour ces mêmes raisons logistiques. Les frontières, les hôtels et les restaurants fermés empêchent les chercheurs d’organiser des congrès. Reste à savoir si la situation perdurera jusqu’en octobre, car un grand congrès national de géologie est attendu.

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Un laboratoire multi-sites

Le LGL-TPE est hébergé à l’ENS de Lyon mais également à l’Université Claude Bernard Lyon 1, sur le campus de la Doua. Une partie des activités de recherche ou d’enseignement est également coordonnée depuis l’Observatoire de Lyon.

Malgré cette diversité de sites, le LGL-TPE a établi son Plan de reprise des activités de manière commune et concertée. Les quelques différences étant seulement liées à des spécificités des deux sites mais à rien de profondément structurel.

L’ENS de Lyon et le CNRS-INSU ont été très rapides dans l’élaboration et dans la communication de directives très claires. À partir de ces premiers documents fournis, l’Observatoire a pu rédiger un document synthétique pour l’ensemble des tutelles.

La recherche

Certaines expériences ont pris du retard, d’autres n’ont subi aucun impact et peuvent reprendre sans préjudice. Toutefois, pour une dizaine de doctorants en fin de thèse, on peut comptabiliser un retard de deux mois. Une prolongation de leur contrat de thèse devra donc être envisagée, ainsi qu’une solution de financement de ces mois supplémentaires.

Le Covid-19 et le confinement n’ont pas eu de réel impact sur les thématiques de recherche du laboratoire mais plutôt la méthodologie.

Cependant, depuis quelques jours, certains chercheurs discutent de la possibilité d’appliquer des méthodes spectroscopiques, généralement appliquées à la roche, à la détection de virus. En effet, les chercheurs disposent d’instruments qui peuvent identifier la composition chimique et minérale des roches et du sol, mais aussi détecter des composés organiques. Les expériences de "géologie à distance", menées dans le cadre du projet Mars 2020, pourraient par exemple ouvrir de nouvelles perspectives.

Emanuela Mattioli, directrice du LGL-TPE

Emanuela MattioliNée en 1963 en Italie, Emanuela Mattioli étudie à l’Université de Pérouse où elle soutient en 1995 une thèse. Elle effectue ensuite un premier post-doc au musée d’Histoire naturelle de Londres, suivi d’un second à l’Université Claude Bernard Lyon 1 où elle obtient un poste de maîtresse de conférences en 1999. Professeure depuis 2011, elle est nommée membre de l’Institut Universitaire de France en 2017. Elle dirige le Laboratoire LGL-TPE depuis 2015.

Bruno Reynard, directeur adjoint

Bruno ReynardNé en 1964, Bruno Reynard est directeur de recherche CNRS depuis 1998. Il étudie à Lyon et soutient une thèse en 1989 à l’Université de Rennes – La glaucophane : cristallochimie, propriétés thermodynamiques et mécanismes de déformation – sous la direction de Christian Willaime. Dès sa création, il rejoint le Laboratoire des Sciences de la Terre de l’ENS de Lyon qu’il dirige par la suite, de 2004 à 2008. En 2011, le laboratoire fusionne avec l’unité Paléo Environnements et PaléobioSphère et devient le LGL-TPE dont il est l’actuel directeur adjoint.

 

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