Agenda de l'ENS de Lyon

– Ce travail traite du statut du vivant – des corps vivants, des organismes, des entités biologiques pour les nommer de trois manières différentes – dans le triple contexte, du vitalisme (particulièrement ce qu’on nomme le vitalisme de Montpellier, mouvement théorique et institutionnel associé à la Faculté de Médecine de l’Université au Montpellier, surtout au 18e siècle) ; de la Révolution Scientifique ; du mouvement philosophique nommé matérialisme, surtout en sa forme caractéristique aux 17e-18e siècles. Quels sont les rapports entre le vitalisme et les modèles mécaniques du corps qui furent privilégiés au sein de la Révolution Scientifique ? Inversement, comment renverser la fausse image du matérialisme « mécaniste » pour montrer au contraire son rapport constitutif au corps vivant, rapport qui permet également de repenser les conditions du « déterminisme » des auteurs comme Diderot ? Enfin, quel rôle joue la médecine au 17e siècle et ses ramifications théoriques dans la construction de formes discursives (tant idéologiques qu’expérimentales ou inspirées par des pratiques expérimentales) comme le matérialisme ? Et comment faire entrer le vitalisme dans l’histoire de la biologie sans faire de celle-ci une reconstruction abusivement holiste et antinaturaliste ?