Agenda de l'ENS de Lyon

Les débats qui traversent l’approche didactique de la littérature depuis une cinquantaine d’années sont, d’après moi, en France, liés à l’impératif d’offrir à tous les mêmes chances de réussite, dans le cadre de l’élargissement de l’accès à l’enseignement secondaire. La recherche en didactique s’attache à définir des modèles susceptibles de favoriser les acquisitions disciplinaires; l’approche sociologique veut quant à elle dénaturaliser les processus d’enseignement/apprentissage, qui, s’opérant dans des contextes sociaux différents, en sont affectés différemment. La production des inégalités scolaires est analysable, dans ce cadre, comme relationnelle : certes, les logiques sociales familières à certains élèves, notamment issus de milieux populaires, sont susceptibles d’entrer en contradiction avec les attentes scolaires ; mais si, de son côté, l’école n’entend pas ces logiques possiblement désaccordées avec ses réquisits et ne les prend pas en charge, elle y a sa part de responsabilité. Ce qui concerne la didactique. Ma note de synthèse montre comment, dans mes recherches (ou les recherches collectives auxquelles je participe), je tente de faire une approche socio-didactique de mes objets, la lecture littéraire et la réception des arts visuels telles qu’elles sont scolarisées dans la discipline français, au collège et au lycée. Pour ce faire, j’ai axé mes études tantôt sur le pôle de l’enseignement, tantôt sur celui des apprentissages, en gardant toujours les deux pôles en perspective. Les entretiens sont le moyen que je privilégie pour entendre les conceptions des acteurs scolaires concernant ce que c’est que lire ou recevoir les arts. Mais je cherche aussi à accéder à leur texte de lecteur, et à connaitre les ressources dont dispose chacun pour enseigner et apprendre la lecture littéraire (et quelques autres lectures).