Le travail entrepris au cours de cette thèse vise à étudier le potentiel que représentent les isotopes du calcium pour la reconstruction paléoanthropologique. En effet, la composition isotopique en calcium des mammifères est en majeure partie définie par les apports en calcium de l’alimentation, en particulier les produits laitiers. En se plaçant dans un contexte où le seul produit laitier consommé est le lait maternel, l’impact des autres sources alimentaires sur la composition isotopique en calcium est plus facilement identifiable, les isotopes du calcium deviennent ainsi un indicateur efficace du niveau trophique.
Nous présentons dans cette thèse les résultats de l’analyse isotopique du calcium osseux conduite sur dix individus néandertaliens et de la faune de huit sites du Paléolithique moyen. Il est démontré que le choix de l’os comme support de l’analyse isotopique est justifié dans la mesure où celui-ci fait montre d’une résistance suffisante au processus diagenètiques de premier ordre. Les mécanismes du fractionnement isotopique au sein d’un réseau trophique complet sont discutés sur la base d’observations chez les végétaux et les animaux actuels.
L’analyse de la composition isotopique d’ossements néandertaliens provenant de toute la France a permis de mettre en évidence une grande diversité des compositions isotopiques en calcium. Cette diversité est expliquée par une variabilité dans le spectre des proies et par une variabilité de la fraction végétale au sein de l’alimentation. Nos résultats montrent une pluralité des régimes alimentaires chez l’Homme de Néandertal même au sein de groupes géographiquement proches.
Gratuit
Disciplines