Intitulée « Puissance de Dieu, pouvoir des hommes : théologie et politique chez Hobbes et Spinoza », cette thèse de doctorat vise à réévaluer les rapports de Hobbes et Spinoza à la lumière de la politique divine. La révolution scientifique accouche d’une conception nouvelle, naturelle et active de la puissance qui ne laisse pas indemne le champ théologique et implique un bouleversement radical des anciennes catégories : comment penser le royaume de Dieu ou la théocratie si l’on ne peut plus concevoir Dieu comme un souverain ou un législateur et que sa puissance, loin d’une potestas politique, se réduit désormais à une potentia naturelle et nécessaire ? Chez Hobbes comme chez Spinoza, s’engage une refonte radicale de la « politique divine », c'est à dire la représentation politique de Dieu, qui aboutit à une conception nouvelle de l’histoire : vidée de sa dimension eschatologique et prophétique et rendue au seul pouvoir de l’homme, elle inaugure une pensée politique moderne à qui revient la charge de penser à nouveaux frais les rapports du civil et du religieux. Bien loin de s’imposer comme une réflexion théorique et abstraite, elle s’inscrit au cœur même des débats et des enjeux politiques du temps. L’un des objectifs de ce travail est donc de resituer la démarche et le positionnement de Hobbes et Spinoza au sein de ce contexte mouvementé, qui fait de la théocratie, de ses interprétations et de ses enjeux, le nouveau terrain des affrontements politiques.
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