Tous les ans, la section Arts propose chaque semestre deux cours interarts autonomes de 20h (Théâtre/musique (le lundi de 9 à 11h) et Cinéma/Performance ou Cinéma/histoire de l’art (le jeudi de 18 à 20h)) qui abordent, suivant des axes, des objets et des enjeux différents une même question.
Théâtre : “Fictionner la tradition, s’inventer des généalogies : enjeux dramaturgiques contemporains”
Yann Guewen Basset
En élaborant le concept de « tradition inventée » dans les années 1980, les historiens marxistes Terence Ranger et Éric Hobsbawm ouvraient un champ de recherches sur les manières dont différentes communautés politiques mobilisent et instrumentalisent des productions culturelles tantôt à des fins instituantes, tantôt à des fins contestataires. Leurs hypothèses selon lesquelles, d’une part, les traditions s’inventeraient au moins autant qu’elles s’hériteraient et, d’autre part, les usages de la “tradition” seraient intimement liés au rapport liant imaginaire et l’institution, ont depuis généré une abondante historiographie mais, curieusement, peu de travaux en esthétique des spectacles. À partir d’un corpus d’œuvres contemporaines fortement aimantées par de tels enjeux, on se demandera dans ce cours ce que la mise en scène de « l’invention de la tradition » peut raconter dramaturgiquement, et plus particulièrement, ce qu’elle exprime du rapport des artistes au passé, à la communauté et à l’institution.
Musique
Lucas Berton
Le volet musique de ce cours interarts proposera des réflexions autour des traditions en musique et de concepts et notions qui seraient susceptibles de s’y rattacher (le folklore, le populaire, etc.). Nous y aborderons par exemple l’intérêt manifesté par certains compositeurs de musique dite savante, tels que Brahms ou Liszt, pour des musiques traditionnelles et populaires, ainsi que pour des mythes et légendes locales. Nous nous intéresserons par ailleurs à des musiques plus contemporaines en nous interrogeant sur les modalités et les processus qui permettent à une œuvre musicale d’accéder à ce statut particulier où elle est considérée comme partie intégrante d’un répertoire traditionnel.