Ce séminaire de master, organisé depuis 2019, a d’abord questionné l’existence d’une culture fasciste, en interrogeant l'histoire des intellectuel·les et des institutions culturelles sous le régime et en étudiant plusieurs domaines artistiques (2019-2020), avant d'adopter une approche par thèmes de la culture fasciste (2020-2021 et 2021-2022). À titre d’exemple,nous avons abordé la tension entre autarcie et ouverture à l'international, entre modernité et tradition, entre masculin et féminin, les questions de l'éducation et du racisme; mais aussi le rapport du régime fasciste au corps des Italiens et des Italiennes, à la question de la langue et des langages, la spécificité italienne d'un corporativisme appliqué au monde des arts et des sciences, et les systèmes de contrôle et de récompense mis en place par le régime pour se rallier la collaboration des artistes et intellectuel·les, ainsi que la tension entre modèle culturel élitiste et émergence d'une culture de masse.
Depuis l’année dernière, nous nous intéressons aux réécritures, relectures et réappropriations de l’espace et du temps par le régime fasciste. L’édition de 2022-2023 a été l’occasion d’explorer la pratique fasciste des commémorations, la représentation par le texte et par l’image des colonies italiennes, la présence du fascisme dans les paysages urbain et rural, les cercles de mondanité (notamment le Lyceum Club féminin de Florence). Nous avons reçu plusieurs invités, et certaines séances ont donné l’occasion à des séances transnationales.
Cette année, tout en poursuivant sur le même axe de travail, nous adopterons une organisation un peu différente de l’an dernier. On abordera trois thématiques, qui feront chacune l’objet de deux séances. Le séminaire se penchera ainsi sur le rapport du fascisme aux traditions, au folklore et aux régionalismes; sur l'impérialisme fasciste et les différentes formes (coloniales, diplomatiques, culturelles etc) au travers desquelles il se manifeste au cours du Ventennio, et notamment dans les année 1930 ; et le rapport du régime totalitaire aux temps de loisir comme de travail des Italien·nes et les efforts déployés pour le contrôler et le modeler. Chaque thématique sera l’occasion d’écouter une·e intervenant·e spécialiste d’un aspect de la question pour nous présenter ses recherches en rapport avec le sujet.
Ce séminaire suppose un certain engagement des étudiant·es, et notamment un travail de lecture préalable aux différentes séances ainsi qu'une intervention importante lors des séances. En effet, les matériaux et les conseils bibliographiques mis à disposition par les enseignant·es permettront aux étudiant·es de participer et d’animer les séances. L’évaluation, en contrôle continu, se fera sur la base de la participation lors des séances, des présentations de textes scientifiques faites par les étudiant·es et de l’élaboration d’un compte-rendu collectif d’une des séances avec invité.
Ce séminaire se déroule de septembre à avril, mais n’est validable que pour un semestre au choix. Il est ouvert aux non-spécialistes, peut se valider au titre d’un séminaire de recherche ou d’un cours de langue. On y parle français et italien.
