Ce séminaire s’interrogera sur la notion de mémoire à travers celle de la réécriture à partir de l’œuvre de Nerval. Il s’agit en effet d’une œuvre palimpseste, Nerval compilant des textes d’autrui comme ses propres fragments ou publications, élaborant une poétique nourrie de ses vastes lectures, de la Renaissance aux Lumières, de l’Antiquité aux Romantiques allemands. Tenu pour un traducteur, un voyageur ou un simple feuilletoniste, celui qui a souvent signé d’un « Gérard » familier n’a pas eu la vraie reconnaissance de ses pairs, à l’exception notable de Gautier et Baudelaire. Mais son œuvre a suscité après sa mort de riches relectures à partir de Proust, sensible à la « couleur pourpre de Sylvie », invitant à reconsidérer le poète à sa juste mesure, et que nombre d’écrivains au XXe siècle ont ensuite célébré comme l’un des plus grands.
Le cours travaillera des extraits des Filles du Feu et des Chimères à l’aune de leurs sources d’inspiration (Bürger, Scarron, Rétif, Rousseau, Goethe, Apulée, Virgile, Jean-Paul (Richter), Walter Scott, Dante…) avec quelques prolongements (Aurélia, Voyage en Orient).
Édition nécessaire :
- Les Filles du feu. Les Chimères
Éditions conseillées, au choix :
- édition de Jacques Bony, Flammarion, « GF », 1994 :
- édition de Bertrand Marchal, Gallimard, « Folio », 2005 :
- édition de Jean-Nicolas Illouz, Classiques Garnier, « classiques jaunes », 2018.
Les autres extraits étudiés seront donnés chaque semaine sur le Portail des Études dans l’espace du cours LIF 4237.
