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SCSO4111 : Socio-histoire de l'Etat

SCSO4111 : Socio-histoire de l'Etat

Socio-history of the State

Responsable(s) :
  • Igor Moullier

Niveau

M1+M2

Discipline

Sciences sociales

ECTS
5.00
Période
1e semestre
Localisation
Site Descartes
Année
2023

Public externe (ouverts aux auditeurs de cours)

Informations générales sur le cours : SCSO4111

Content objectif

Ce cours, conçu pour les étudiants de sciences sociales de niveau master, est destiné à la fois à fournir une introduction aux approches théoriques de l’État et à offrir une connaissance historique des processus de construction des États dans l'Europe moderne. Il vise à croiser les approches historique et conceptuelle du politique et à mettre à l’épreuve quelques-uns des notions fondamentales des sciences sociales : ordre public, étatisation, domination. Il alternera l’étude d’articles récents et celle d’oeuvres ou de notions classiques.

Il s’agira de partir d’une question en apparence simple : « à partir de quand peut-on parler d’État au sens moderne ?» pour passer en revue les différentes définitions de l’État données par les différentes sciences sociales. On commencera par rappeler les acquis du programme de recherche « Genèse de l’Etat moderne » qui a mis en évidence le rôle fondamental de la guerre et de la fiscalité dans la construction de l’Etat à partir de la fin du Moyen-Age, et a inspiré le cours au collège de France de Pierre Bourdieu, Sur l’Etat. Les capacités de prélèvement des ressources ont longtemps été une limitation concrète du pouvoir des Etats. Avec le régime néo-libéral l’économie devient aujourd'hui un nouveau mode de régulation de l’action étatique. L’Etat fabrique du droit, un droit général, pour l’ensemble de la société,mais aussi un droit propre, le droit public. La question de la police permet de mesurer l’efficacité des constructions juridiques destinées à assurer, en théorie, le règne de l’Etat de droit. L’Etat n’est pas seulement une macro-structure mais se vit au quotidien par une série de dispositifs. L’anthropologie a profondément renouvelé l’étude de l’Etat au ras du sol, saisi dans sa banalité matérielle, que ce soit par les travaux de James Scott sur les formes de domination et de résistance à l’État, ou ceux de Mary Douglas sur les processus de classification. On terminera ce parcours par une interrogation dans la lignée de l’approche foucaldienne, sur les mutations que le néolibéralisme fait subir à l’État : l’État se réinvente-t-il ou est-il durablement affaibli par les nouvelles méthodes de management ?