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Projet ERC "reLIVE" de Michalis Averof

Domaine : Génomique fonctionnelle

Recherche : Décryptage de la régénération d'organes complexes grâce à l'imagerie en direct et au profilage moléculaire (Unraveling complex organ regeneration through live imaging and molecular profiling approaches)


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L'ENS de Lyon conseille et accompagne les chercheurs dans leurs projets. Elle propose également des équipements de haute performance.

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Description du projet

La régénération : mythes et réalités

Crabes, poulpes, salamandres et beaucoup d’autres animaux ont la fabuleuse capacité de faire repousser un membre lorsqu’il est sévèrement blessé ou amputé. Imaginez si l’humain disposait d’une telle capacité ! Un rêve caressé autant dans la mythologie grecque qu’en médecine régénératrice moderne. Malheureusement, à peine étions-nous capables de saisir ce phénomène chez les espèces les plus performantes en recherche : les cellules chargées de cette régénération, leur origine, leur "vocation" ou encore leur coordination pour construire un membre intégral. Difficile également de comprendre pourquoi des animaux étaient capables de régénérations importantes, et d’autres, à l’instar des humains, très faibles.

Michalis Averof et son équipe ont percé une part de ces mystères. Ils ont cartographié les cellules dédiées à la création des nouveaux tissus chez des crustacés : les cellules "progénitrices". Elles sont différentes selon leur vocation : régénération de muscles, ou de nerfs et de l’épiderme. Comparant leurs résultats à ceux sur d’autres espèces, ils ont mis en avant quelque chose de très surprenant : on retrouve certaines cellules progénitrices chez des vertébrés, dont les humains eux-mêmes. Plus précisément, ils ont notamment découvert que les cellules progénitrices du muscle chez les crustacés ressemblaient aux "cellules satellites" du muscle que les vertébrés utilisent pour les réparer, voire les régénérer. Ces cellules jouent également un rôle dans les myopathies humaines. Ces ressemblances soutiennent l’idée que la régénération de muscles a une base cellulaire semblable et que cette dernière vient probablement d’une origine commune dans l’évolution des espèces concernées. Par ces recherches, Michalis Averof montre l’intérêt d’étudier des organismes expérimentaux différents pour comprendre le processus de régénération et son origine dans l’évolution des espèces.

Projet ERC

Les recherches précédentes de Michalis Averof ont ouvert tout un champ de nouvelles questions : d’où viennent les cellules progénitrices ? Où se trouvent-elles dans le corps ? Combien sont-elles ? Nous savons qu’elles sont spécialisées, mais à quel point ? Et enfin, question passionnante : y a-t-il d’autres points communs entre les crustacés qui peuvent régénérer des membres entiers et les vertébrés ? Le chercheur et son équipe vont entreprendre plusieurs démarches.

Premièrement, ils vont utiliser des marqueurs fluorescents pour suivre avec leurs microscopes l’activité des cellules progénitrices et de leurs descendances, chaque type de cellule étant marqué de manière distincte. L’idée est d’effectuer ce suivi cellulaire pendant toute la durée de régénération de crustacés.

Deuxièmement, il s’agit d’identifier les gènes exprimés lors de la régénération grâce à une méthode appelée "transcriptomique". L’idée est bien de voir quels gènes sont actifs ou inactifs aux différents stades de régénération. L’enjeu qui se cache également derrière cette démarche : tenter de comprendre si toutes ces espèces ont une histoire évolutive commune qui aurait intégré dans leur patrimoine génétique des mécanismes similaires.

Enfin : peut-on comparer la dynamique de développement d’un membre chez l’embryon avec le procédé de régénération ? Pour beaucoup d’espèces, il s’agit de phénomènes qui ne se déroulent pas à la même échelle : l’embryon est très petit alors que la régénération, lorsqu’elle a lieu, s’opère sur une plus grande échelle chez les animaux adultes. Mais chez les crustacés étudiés par Michalis Averof, on se trouve à peu près dans la même échelle. L’équipe de recherche va donc également creuser cette piste.

Par ces trois démarches, nous devrions en apprendre beaucoup plus sur cette fantastique mécanique régénératrice : une réelle incitation à suivre de près l’évolution de ce champ de connaissance.

Financement ERC : 

2 571 694 €

Durée : 

1er janvier 2017 au 31 décembre 2021

ERC Advanced Grant

Les subventions ERC Advanced Grant doivent permettre à des scientifiques confirmés de proposer un sujet en rupture par rapport à leurs activités de recherche, tout en restant actifs au niveau scientifique.  Les bourses Advanced Grant sont ouvertes à tous les chercheurs confirmés, reconnus en tant que leaders d'exception et qui mènent un projet de recherche exploratoire. Les candidats doivent faire preuve d'un excellent track-record (titres et travaux) relevé au cours des dix dernières années de recherche.  La recherche proposée par le chercheur doit ouvrir de nouvelles perspectives. Elle ne doit pas être dans l'exacte continuité de celle menée jusqu'à présent.

Chercheur

Michalis AverofMichalis Averof

Directeur de recherche CNRS à l’Institut de génomique fonctionnelle de Lyon

Equipe Développement et évolution de Michalis Averof

Discipline(s)

Mots clés