Le point de vue d'Olivier Bara, directeur de l'Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Irhim) et de Marina Mestre Zaragozá, directrice adjointe.
L'IHRIM : quelques chiffres
L'IHRIM compte environ 400 membres :
- 112 chercheurs ou enseignants-chercheurs en activité
- 20 personnels techniques et administratifs
- 135 doctorants et post-doctorants
Suite à l'annonce d'un mois supplémentaire de confinement, comment envisagez-vous l'activité de votre laboratoire dans les mois qui viennent (recherche mais aussi organisation) ?
Lorsque la fermeture de l’ENS de Lyon a été annoncée par notre Vice-président à la Recherche le 13 mars, et bien qu’à ce moment-là on n’envisageait encore pas nécessairement la fermeture de la Recherche, nous avons choisi d’adopter de suite la position la plus maximaliste en termes de réorganisation du travail à distance et de protection de nos collègues.
Nous avons donc établi dès le 16 mars un plan de continuité qui demandait à l’ensemble des collègues chercheurs, enseignants-chercheurs, ITA et doctorants de poursuivre ses travaux de recherche, d’aide à la recherche ou de gestion, depuis le domicile et sous forme de télétravail. Comme l’ensemble du personnel ITA était déjà équipé pour le télétravail, cela n’a pas demandé d’adaptation particulière, à une exception près. Nos locaux de Lyon 2, de Saint-Étienne, de Lyon 3 et de Clermont-Ferrand ont été fermés dès le 16, le 17 pour l’ENS de Lyon. Les activités collectives prévues jusqu’à fin mai ont été annulées et reportées, et des solutions ont été envisagées au cas par cas pour les stagiaires.
Nous avons gardé un contact électronique avec l’ensemble de nos membres, et avons ainsi pu suivre la situation de ceux qui ont été malades (tous sont fort heureusement bien rétablis à ce jour sans avoir eu à endurer trop de complications). Nous avons également pu continuer à répondre aux demandes des tutelles en lien avec les différents responsables de site, d’axe, etc.
Maintenant que la prolongation du confinement a été annoncée jusqu’au 11 mai, nous souhaitons rester prudents et prolonger cette organisation au moins jusqu’à la fin août. Bien entendu, cela supposera encore de reporter les manifestations qui étaient prévues de mai à début septembre, et de maintenir la distanciation sociale. Mais dans la mesure où la nature de nos travaux permet un travail généralisé à domicile et que notre organisation est désormais bien en place, il nous semble que la situation exige de nous, en tant que directeurs, la plus grande prudence.
Y a-t-il des activités de recherche qui sont plus faciles à mener que d'autres ?
En principe, la plupart d’entre nous peuvent continuer à avancer leur depuis chez eux avec l’aide des ressources en ligne, les livres dont chacun dispose chez soi, etc. Cela dit, il ne faut pas négliger les difficultés que cette situation entraîne aussi pour la recherche en lettres et SHS : difficultés matérielles (confinement familial, gestion du quotidien domestique, enfants en bas âge à garder), difficulté d’accès aux sources, impossibilité des missions de recherche prévues mais aussi difficultés psychologiques (découragement, difficultés de concentration, anxiété, etc.). Nous gardons le contact, via le mail ou notre Quinzomadaire, qui recense les dernières informations parues sur le site et qui, depuis le confinement, propose des extraits et des lectures tirés des recherches de nos membres en lien avec des épidémies, des confinements... Chaque directeur de thèse est également en lien étroit avec ses doctorants et nous avons veillé à ce que nul ne se sente isolé. Malgré les difficultés évoquées, l’ensemble des membres de l’unité ont fait preuve d’une remarquable capacité d’adaptation.
Avez-vous adopté, grâce au confinement, de nouvelles techniques managériales ? Les conserverez-vous ?
Nous ne dirions pas que nous avons adopté de nouvelles techniques managériales grâce au confinement, mais plutôt que nous avons cherché à adapter le fonctionnement collégial et démocratique de notre unité à la situation de confinement. Peut-être, comme l’indiquait Hervé Piégay, nous aurons à l’avenir plus facilement tendance à remplacer une réunion par une visioconférence lorsque cela sera possible, à alléger autant que possible procédures et réunions, mais cela correspond déjà à la façon dont nous avons toujours essayé d’organiser notre travail en commun, en limitant les réunions et les sollicitations au nécessaire. Cette expérience et la meilleure maîtrise des logiciels de visioconférence nous feront peut-être avancer plus vite dans ce sens, mais je ne pense pas qu’elle nous apporte de réelles nouveautés dans notre façon d’organiser le travail de l’unité.
Est-ce que le Covid-19 ou le confinement ont influencé les sujets de recherche du laboratoire ? Certains de nos chercheurs s’intéressent à la médecine et à la santé, mais pas spécifiquement au Covid-19, en tout cas par pour l’instant.
Olivier Bara et Marina Mestre Zaragozá
Marina Mestre Zaragozá
Maître de conférences de langue et littérature espagnoles
Directrice adjointe IHRIM
Ses thèmes de recherche : Philosophie espagnole classique ; Pensée anthropologique et poétique au XVIe siècle.
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