Peut-on s’écrire sans orthographe ?
L’exemple de correspondances peu-lettrées
de la Grande Guerre
Le débat sur l’orthographe française est récemment revenu sur la scène médiatique, avec la tribune intitulée « Il est urgent de mettre à jour notre orthographe », signée par le collectif des « linguistes atterrées » ainsi que plusieurs personnalités, publiée dans Le Monde du 17 octobre 2023. On ne cherchera pas ici à prendre parti pour ou contre une réforme d’une orthographe institutionnelle : on s’intéressera à l’orthographe qui se pratique au quotidien, aujourd’hui dans les forums et les réseaux sociaux, hier dans les correspondances privées des gens ordinaires.
Le « Corpus 14 », constitué au moment de la Grande collecte de 2014, rassemble plus de 2000 lettres échangées entre les Poilus et leur famille pendant la Grande Guerre et permet d’observer à grande échelle leurs usages graphiques : segmentations (je tembrasse, je ten brasse, je t’embrasse), terminaisons verbales (Tous les soldats devait venir en permission), variantes graphiques (Tranchées, tranchés, tranchers, tranches, tranchais, trenchée, tran chées). Comment ces formes sont-elles produites par les épistoliers ? Comment leurs proches les reçoivent-ils ? En s’appuyant sur les commentaires métalinguistiques des épistoliers, ou leur absence, on se demandera si, dans une communication sans enjeu d’ordre administratif professionnel ou institutionnel, on ne peut pas se passer d’orthographe.
Organisation : M. Coste, I. Colón de Carvajal, P. Lambert, E. Prak-Derrington.
Plus d'informations sur les Conf Apéros sur le site de la Clé des langues
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