À travers l’examen du parcours et des œuvres de Fernand Deligny des années quarante à soixante, ce travail entend questionner la manière dont il est possible en philosophie de penser l’enfant, l’institution et l’écriture. Il s’agit d’abord d’essayer de situer au mieux la position spécifique de Deligny dans un édifice institutionnel en construction entre les années vingt et soixante, celui de l’enfance en marge. Une fois cette cartographie réalisée il s’agit d’éclairer à la fois les lignes de forces qui s’en dégagent et celles qui constituent l’armature de la pensée délinéenne. Pour ce faire, on s’intéressera à l’histoire des professions de cette époque, autant qu’à celle de sa culture, de ses valeurs, de l’état de sa langue ou de ses conceptions politiques. Cet examen se centrera sur l’étude des idéologies, l’étude de la constitution des institutions, l’étude des rapports entre les pratiques et les discours, et devra, sur le plan de sa méthode, répondre à trois types de questions : comment le réaliser ? Quels matériaux utiliser ? Et en quoi ce travail a-t-il un enjeu philosophique ? Au-delà du travail et de la pensée de Deligny, il s’agit donc de voir ce qu’ils permettent de révéler de l’ensemble plus vaste dans lequel ils s’inscrivent et de la manière dont la philosophie peut penser l’enfant et son rapport aux représentations sociales d’une part, les traits saillants d’un édifice institutionnel en construction d’autre part, et enfin les rapports entre la pensée et l’écriture.
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