À l’échelle cellulaire, l'intégration des signaux endogènes et exogènes et la réponse adaptée qui en découle permettent aux cellules de prendre les décisions nécessaires aux fonctions et à la survie des organismes qu’elles constituent. L’étude de ces processus décisionnels menée à l’échelle de la cellule unique a mis en évidence le rôle fonctionnel de la variabilité de l’expression génique notamment au cours de la différenciation. Parallèlement, est aussi décrit dans la littérature, l’existence d’une mémoire transcriptionnelle entre cellules sœurs au cours des divisions. Ainsi, comprendre comment la variabilité de l'expression génique et la mémoire transcriptionnelle se combinent et se propagent au cours des générations cellulaires est un véritable défi.
Dans la première partie de ma thèse, j’ai ainsi développé des méthodes expérimentales et computationnelles pour analyser et comparer les transcriptomes de cellules sœurs (progéniteurs érythrocytaires primaires aviaires) maintenues en état d’auto-renouvellement ou de différenciation. Mes travaux ont montré que dans les deux états, les cellules sœurs ont des transcriptomes plus proches entre elles comparés à des cellules non-apparentées. De plus, la mémoire semble moins forte dans les cellules en différenciation ce qui peut être relié à l’augmentation de la variabilité génique observée au début du processus de différenciation.
Dans la seconde partie de ma thèse, j’ai caractérisé moléculairement le point d’engagement irréversible en différenciation de ces progéniteurs érythrocytaires. Cette étude menée à l’échelle de la cellule unique a permis de montrer que les progéniteurs engagés en différenciation sont capables de réverter phénotypiquement jusqu’à ce point crucial ; de plus, ils retrouvent un état transcriptomique quasiment identique à celui de cellules indifférenciées, mettant en lumière une plasticité moléculaire lors de la différenciation érythrocytaire.
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