« La » jeunesse : problème public, affaire d’Etat /
Youth : a social problem and a policy issue
La jeunesse n’a pas de définition juridique. Passage de l’enfance à l’âge adulte, période d’aspirations et de changements intenses qui porte en elle un avenir social, elle est pourtant une préoccupation à la fois centrale et fuyante des pouvoirs publics, qui la saisissent par des interventions segmentées et souvent indirectes – la France relevant à ce titre d’un modèle sociétal dit « familialiste » (Chevalier, 2019).
Ce séminaire de sociologie politique propose donc de l’aborder comme une affaire d’Etat complexe, qui circonscrit un intervalle d’âge et désigne une population en décroissance – puisque d’ici dix ans, la part des 15-25 ans devrait passer en France en-dessous de celle des plus de 75 ans.
Nous y développerons les thématiques suivantes :
- peut-on articuler éducation familiale et éducation scolaire ? (les contours de « l’obligation de formation » de 16 à 18 ans)
- distinguer « autonomie » et « indépendance » (décohabitation et autonomie économique : les jeunes sont-ils des adultes comme les autres ?)
- la jeunesse comme « classe de loisir(s) » (un modèle étudiant des politiques culturelles ?)
- les périls jeunes (encadrer la délinquance, prévenir les risques)
- des valeurs aux engagements (apports et limites des politiques de citoyenneté)
Les objectifs du cours sont les suivants :
1. Se familiariser avec une bibliographie de sociologie des âges de la vie, centrée sur les jeunesses
2. S’approprier les travaux théoriques de sociologie de l’action publique, abordant une perspective comparatiste
3. Maîtriser une lecture critique des données de politiques publiques (statistiques administratives, rapports d’évaluation)