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GEOG5115 : La perception de l'environnement : théorie et méthodes

GEOG5115 : La perception de l'environnement : théorie et méthodes

The perception of the environment: theory and methods

Responsable(s) :
  • Yves-Francois Le Lay

Transition Écologique

Niveau

M2

Discipline

Géographie

ECTS
5.00
Période
1e semestre
Localisation
Site Descartes
Année
2024

Public externe (ouverts aux auditeurs de cours)

Informations générales sur le cours : GEOG5115

Content objectif
  • Ce module explore l’engagement des communautés habitantes – en termes de connaissances, d’émotion et d’action – dans une tension dynamique avec les composantes humaines et non humaines de leur environnement. Le contenu empruntera surtout à la géographie environnementale, mais aussi à la psychologie, à la sociologie et à l’histoire de l’environnement.
  • Le croisement des acquis de ces disciplines s’impose tant la perception de l’environnement varie en fonction des caractéristiques sociales, spatiales et temporelles des situations considérées. Le rôle de la familiarité, des pratiques, des connaissances ou encore des projets des habitants doit notamment être questionné. La réflexion débouchera sur l’identification de trois modes d’être au monde, à savoir le détachement, la dépendance et la domination. Une telle ontologie permet de revisiter d’une manière ouverte le délicat problème des (dis)continuités entre les humains et ce qui les entoure.
  • Développées dans des contextes socioculturels différents, dans des pays dits du Nord et du Sud, des études de cas seront présentées pour souligner ce que la perception environnementale doit à la présence d’eau, de végétation, de constructions… La perception de quelques milieux spécifiques sera détaillée, comme celle des montagnes, des zones humides ou encore des villes. Mais au-delà des spécificités, l’environnement perçu est évalué selon un système de valeurs qui permettent de répondre à des questions simples. Qu’est-ce qui est beau ? Qu’est-ce qui est bien ? Qu’est-ce qui est vrai ? La priorité donnée à l’une de ces valeurs cardinales distingue des postures caricaturales, respectivement celle de l’artiste, de l’ingénieur et du scientifique. Surtout, ces valeurs s’appellent l’une à l’autre et invitent à un effort réflexif dans la perspective des géographies dites radicale, critique ou postcoloniale : voir, se mouvoir et s’émouvoir sont autant de compétences qui se comprennent en situation. 
  • Divers dispositifs méthodologiques permettant d’étudier la perception environnementale seront présentés. Dans le champ des sciences humaines et sociales, les significations descriptive, appréciative et prescriptive de l’environnement ont été abondamment analysées en recourant notamment à l’image et au discours. Les études dites de perception et d’évaluation paysagère s’appuient par exemple sur des photographies et des vidéos. D’autres approches s’intéressent davantage aux discours écrits ou oraux qui documentent l’environnement des énonciateurs. Et les enquêtes s’efforcent de plus en plus de croiser ces techniques iconiques et verbales.
  • Ces travaux ont produit des savoirs et des savoir-faire concrets, mis en œuvre au sein de structures de gestion et de collectivités territoriales, et validés par des retours d’expériences. Les résultats acquis débouchent sur des recommandations formulées à l’intention des décideurs, des gestionnaires et des opérateurs. Les implications peuvent en effet être très pratiques, intéressant tant l’aménagement et l’architecture du paysage que la communication environnementale ou la protection des espaces et des espèces. Ainsi, par exemple, s’appuyer sur un animal charismatique peut permettre de lever des fonds et de promouvoir la restauration d’un habitat dégradé. De même, le simple accès visuel à de la végétation en ville améliore le bien-être de ceux qui en profitent. Ou encore, le maintien d’un espace sombre et humide peut induire des stratégies d’évitement dans les mobilités quotidiennes d’une partie de la population riveraine.
  • Au total, c’est bien dans une relation étroite avec l’action (motion) et l’émotion (e-motion), que les humains perçoivent leur environnement (e-motion-scape). Le géographe donne alors la main à l’aménageur et à l’artiste, chacun prenant part à une communauté ouverte qui cherche à définir ses problèmes entre consensus et controverses pour mieux habiter la terre.