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SCSO4202 : Anthropologie politique de la santé

SCSO4202 : Anthropologie politique de la santé

Political anthropology oh health

Responsable(s) :
  • Frederic Le Marcis

Niveau

M1+M2

Discipline

Sciences sociales

ECTS
5.00
Période
2e semestre
Localisation
Site Descartes
Année
2025

Public externe (ouverts aux auditeurs de cours)

Informations générales sur le cours : SCSO4202

Content objectif

L’anthropologie de la santé analyse la maladie et la santé comme faits sociaux et culturels. Elle s’est développée sous diverses appellations (ethnomédecine, anthropologie médicale, anthropologie de la maladie) et connaît une forte diversification.

Dans le contexte anglo-saxon, l’anthropologie médicale, d’abord subordonnée aux programmes de santé publique, s’autonomise à partir des années 1960. WHR Rivers (médecine, magie, religion) en est un précurseur. La tradition boasienne (Ackerknecht, Hallowell, Turner) met l’accent sur la dimension culturelle et régulatrice des représentations de la maladie.

Marcel Mauss ouvre la réflexion sur la personne et les techniques du corps, introduisant la notion d’habitus. Aux États-Unis, Price-Williams illustre l’approche anthropologique de la maladie chez les Tiv (Nigeria), intégrant parenté et causalité.

En France, le débat oppose l’ethnomédecine (classification des systèmes thérapeutiques, centrée sur les étiologies « naturelles ») et l’anthropologie de la maladie (analyse des usages sociaux de la maladie, centrée sur les étiologies « sociales »). Marc Augé refuse la catégorie « anthropologie médicale » et insiste sur l’articulation entre désordre biologique, désordre social et organisation symbolique.

Des critiques (Zempléni, Sindzingre) dénoncent les limites des approches classificatoires et défendent une attention aux dynamiques, au pluralisme et aux usages sociaux de la maladie. Murray Last propose la notion de « culture médicale », mettant en lumière hiérarchies et inégalités dans l’accès aux soins.

Deux pôles structurent le champ : une logique classificatoire (ethnomédecine) et une logique interprétative (anthropologie de la maladie). Aujourd’hui, l’anthropologie de la santé est un domaine en expansion, au croisement de la mondialisation, des politiques de santé et des enjeux de biocitoyenneté.

Le développement ce domaine est proposé par une articulation de cours magistraux et de lecture critique de textes traitant de terrains variés dans le temps et l’espace.