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Actualité de l'ENS de Lyon

Alice Guionnet, mathématicienne élue à l'Académie des sciences

Portrait d'Alice Guionnet
Actualité
 

Directrice de recherche CNRS au sein du laboratoire UMPA à l’ENS de Lyon, et médaille d’argent du CNRS, nouvellement élue à l’Académie des sciences, cette mathématicienne est membre de l’équipe Probabilités de l’UMPA, l’un des 3 laboratoires du Labex MILYON.

Interview de la mathématicienne Alice Guionnet réalisée par l’ENS de Lyon.

Le métier de chercheuse est formidable et donne une liberté inégalable

Alice Guionnet,  directrice de recherche CNRS au sein du laboratoire UMPA (ENS de Lyon, CNRS) et médaille d'argent du CNRS, vient d'être élue à l'Académie des sciences.

Après une médaille d'argent du CNRS en 2010, l'Académie des sciences vous ouvre ses portes. Vous êtes une jeune académicienne ! Comment vivez-vous cette reconnaissance ?

C’est un grand honneur, un grand plaisir mais aussi une grande responsabilité. Il est vrai aussi que cela me rajeunit : cela faisait un certain temps qu’on ne m’avait pas vu comme une jeune recrue !

En quoi cette reconnaissance pourra-t-elle un moteur/appui supplémentaire pour vos travaux de recherche ?

Je suis heureuse d’intégrer une équipe d’éminents chercheurs de toutes les sciences avec qui j’espère bien pouvoir échanger. Je me fais par exemple un plaisir de revoir Jean-Philippe Bouchaud qui lui aussi a été élu cette année. C'est une occasion, je l’espère, de reprendre notre collaboration.

Qu'avez-vous envie de dire à vos jeunes collègues mathématiciennes ?

Allez-y les filles ! Les jeunes filles ont trop tendance à limiter leur ambition, à décider de partir dans l’enseignement, même après une thèse brillante, alors qu’elles pourraient continuer à faire à la fois de l’enseignement et de la recherche. Le métier de chercheuse est formidable et donne une liberté inégalable.

Quelle est l'originalité de vos travaux ? 

L’originalité de mes travaux a été d’apporter des idées de probabilités dans des domaines où elles n’étaient pas très développées, comme les algèbres d’opérateurs ou plus récemment les pavages. Au cœur de mon travail, on retrouve souvent un bel objet mathématique : les matrices aléatoires. On peut les voir comme des grands tableaux de données dont la valeur est incertaine. Un des attraits des matrices aléatoires est qu’elles sont si naturelles qu’elles apparaissent aujourd’hui dans de nombreux domaines en statistique, en physique, dans divers domaines des mathématiques ou, plus récemment, en informatique avec le développement des grandes bases de données.

Enfin, je souhaite remercier le CNRS de m’avoir fait confiance en me recrutant très jeune, avant d’avoir fini ma thèse, l’ENS de Lyon qui m’a permis de m’épanouir et mes collaborateurs et collègues pour le bonheur de travailler avec eux. J'espère pouvoir contribuer à l'épanouissement des nouvelles générations en travaillant à l'Académie.

 

 

 

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