Cette thèse explore la diversité des idées de nature et leur évolution à travers l’histoire, dans le but d’en faire une force agissante au service de la refondation de notre action collective envers la nature. A l’appui de trois exemples, la France, le Japon et les Etats-Unis, elle cherche à proposer un nouvel édifice de compréhension dans lequel l’attachement culturel devient une puissance refondatrice au service du changement de paradigme.
L’action de l’homme envers la nature, regardée de manière macroscopique, nous amène à une situation d’aporie dans laquelle les motifs de l’action paraissent difficilement surmontables, touchant à la téléologie prométhéenne collective. Si cette lecture comporte nécessairement des éléments de vérité, ne serait-ce que parce qu’elle explique notre incapacité à modifier le cours de l’action humaine, elle fait l’impasse sur la complexité des parties en présence et donc sur la pluralité des relations. Or comme l’explique Augustin Berque, la nature est un objet métaphorique, elle n’est accessible à l’homme que par le biais de ses perceptions, lesquelles sont multiples et contrastées, la nature étant tout à la fois ce par quoi la vie se déploie, l’environnement familier de l’oïkos mais aussi parfois force de destruction. Elle existe dans et en dehors de l’homme, est modifiée par lui tout en maintenant une existence propre.
Cette diversité féconde est analysée à l’aune de l’histoire de l’idée de nature dans trois pays, pour dégager des éléments de représentation similaires et dessiner un nouveau modèle de compréhension qui puisse, grâce à des formes de médiation culturelle hybrides, servir à refonder l’action collective.
Gratuit
Disciplines