Cette thèse examine la philosophie politique et juridique néolibérale, à travers le concept de règle, en s'appuyant particulièrement sur les contributions de quatre auteurs : Walter Lippmann, Friedrich Hayek, James Buchanan et Richard Posner.
Ces néolibéraux, en se posant la question des conditions institutionnelles propices au florissement d'une société de marché, affrontent trois problèmes. Tout d'abord, il leur faut traiter de la question normative de la justification des règles du jeu. En refusant la perspective naturaliste sous-jacente au laisser-faire, les néolibéraux sont amenés à proposer une série d'arguments relatifs à la défense d'une société de marché bien organisée. Ensuite, les néolibéraux ont critiqué la planification socialiste en ce qu'elle se prévalait d'un privilège épistémique indu. Comment concilier la critique épistémique qui sous-tend la défense du marché comme agrégateur, transmetteur et découvreur d'information avec la nécessité d'une forme d'interventionnisme institutionnel ? Enfin, la thèse d'un gouvernement par les règles du jeu, leur énonciation et leur modification, suppose une théorie du droit, à même de penser la forme que doivent prendre les règles, ainsi que les processus de modification de celles-ci.
Cette thèse entend contribuer non seulement à clarifier la philosophie politique et juridique néolibérale comme une thèse portant sur le gouvernement par les règles en vue d'établir une planification libérale légitime, mais aussi à montrer l'importance de prendre en compte ces positions pour informer nos élaborations théoriques contemporaines.
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