Tous les ans, la section Arts propose chaque semestre deux cours interarts autonomes de 20h (Théâtre/musique (le lundi de 9 à 11h) et Cinéma/Performance ou Cinéma/histoire de l’art (le jeudi de 18 à 20h)) qui abordent, suivant des axes, des objets et des enjeux différents une même question.
Musique : Lucas Berton
Ce cours proposera des thèmes de réflexions relatifs à l’inspiration en musique. Nous nous interrogerons sur les différentes façons dont s’incarnent en musique divers types d’inspirations, en partant de celle, autobiographique, qui est constituée par les bruits, les sons et plus généralement tout ce qui constitue l’environnement d’un musicien et qui permet de reconstituer un paysage sonore. Nous verrons également comment les arts peuvent être des sources d’inspiration pour les compositeurs, avec des études d’œuvres musicales nées d’un dialogue interarts. Nous proposerons en outre une réflexion sur l’inspiration dans le cadre de l’improvisation musicale.
Théâtre : Charline Granger
Le génie, ou la puissance de l’imagination
« Le génie entouré des objets dont il s’occupe ne se souvient pas, il voit ; il ne se borne pas à voir, il est ému : dans le silence & l’obscurité du cabinet, il joüit de cette campagne riante & féconde ; il est glacé par le sifflement des vents ; il est brûlé par le soleil ; il est effrayé des tempêtes » (Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, 1757). Singularité créatrice, sensibilité hors du commun et, surtout, capacité à se projeter dans ce que son esprit lui donne à voir, de sorte qu’il franchit allègrement la frontière qui sépare son imagination de la réalité : tels sont les principaux attributs du génie, ainsi qu’il commence à être défini au XVIIIe siècle. Par Diderot, Schiller, mais aussi Shakespeare et Molière relus au XIXe siècle et déclarés universels, nous chercherons à comprendre en quoi la puissance quasi-magique conférée à l’imagination peut expliquer la réception de leurs pièces réputées « géniales ». Nous nous demanderons plus largement en quoi les représentations philosophiques et scientifiques de l’imagination contribuent à expliquer le succès puis le déclin de la notion de génie dans la création dramatique.
