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PHI-9121 : La notion d'individu dans la pensée antique

PHI-9121 : La notion d'individu dans la pensée antique

The notion of the individual in the Ancient thought

Enseignant(s) :
  • Misel Jabin
  • Martin Baudroux

Niveau

Tout niveau

Discipline

Philosophie

ECTS
5.00
Période
1e semestre
Localisation
Site Descartes
Année
2022

Public externe (ouverts aux auditeurs de cours)

Informations générales sur le cours : PHI-9121

Content objectif

Le cours étudiera la manière dont la philosophie antique, d'Homère aux stoiciens, pense ou représente l'individu humain, en considérant les spécificités et les limites d'un concept moderne appliqué aux études antiques. Une attention particulière sera prêtée à la démarche employée (le danger de l'anachronisme par exemple) et à la tradition critique moderne étudiant cette question. L'objectif du cours est de nuancer deux interprétations extrêmes en étudiant des textes précis: il ne s’agit ni de nier le fait qu’il y ait des individus dans l’Antiquité, ni de soutenir une thèse évolutionniste et téléologique selon laquelle ce que les Anciens ont pensé et produit anticipe logiquement et chronologiquement ce que nous nous représentons. 

Dans la deuxième partie du cours, on s'interrogera sur la manière dont la philosophie moderne, à partir de Hegel jusqu'à Foucault, a pensé l'individualité grecque. On partira de l'idée que l'individu moderne se trouve pris au coeur d'une dialectique qui l'engage d'une part à se fermer sur lui-même et à se constituer en monade  (Engels parle d'une véritable "atomisation"), d'autre part le menace de dissolution dans la totalité là même où il se croit le plus à part : l'individu s'affirme au sein d'une foule (lire L'homme des foules de Poe), d'une société marchande et d'une industrie culturelle (Adorno et Horkheimer, Dialectique de la raison) qui le réduisent à un organe standardisé et interchangeable d'une totalité écrasante. Au regard de cette contradiction dynamique, l'individualité grecque peut apparaître comme un îlot, perdu mais exemplaire, d'harmonie : avec Hegel, on cherchera à comprendre en quoi le monde grec serait celui de la "belle individualité", de l'équilibre entre l'individu et le tout. Il se pourrait évidemment que cette beauté ne soit qu'un mirage, et qu'à creuser un peu on découvre en elle d'autres contradictions, voire les mêmes que les nôtres. On se le demandera avec Michel Henry, Adorno et Horkheimer, Nietzsche, Lacoue-Labarthe et Foucault. On lira du même mouvement de près un certain nombre de textes antiques.