Anne-Sophie NOEL

Ancienne élève de l’ENS de Lyon, agrégée de lettres classiques, et titulaire d’un doctorat en langue et littérature grecques (Lyon 3, 2012), Anne-Sophie Noel est maîtresse de conférences à l’ENS de Lyon depuis 2018, dans le département Lettres et Arts. Ses recherches sur le théâtre en Grèce antique s’inscrivent dans l’UMR pluridisciplinaire HiSoMA. Avant cela, elle a été Research fellow au Harvard’s Center for Hellenic Studies (2015-2017) et a enseigné dans plusieurs universités de Washington D.-C. (2017-2018).

Au sein du département Lettres et Arts, elle a exercé (et continue d’exercer) de multiples fonctions pédagogiques : elle a été responsable de la 1^e année de Lettres classiques et coordonne depuis 2022 le Master Mondes Anciens cohabilité avec Lyon 2, Lyon 3, et l’Université Savoie-Mont Blanc. Elle est également élue au Conseil de laboratoire d’HiSoMA depuis 2021 et responsable de site à l’ENS pour ce même laboratoire.
Elle s’implique dans d’autres fonctions de référente : dans le cadre de la participation de l’ENS de Lyon au programme d’accueil des chercheurs en exil (PAUSE, Collège de France) et dans le cadre d’un accord d’échange étudiant, spécifique aux Lettres, passé avec l’université de Washington University in Saint-Louis, qu’elle a contribué à mettre en place en collaboration avec les Relations Internationales.

Anne-Sophie Noel s’intéresse aux enjeux dramaturgiques, émotionnels et cognitifs de la représentation théâtrale en Grèce ancienne. Ses travaux sur les objets dans la tragédie grecque éclairent la place prise par ces derniers dans la composition dramatique et dans le spectacle théâtral, mais aussi leur condition ontologique ainsi que les relations affectives et cognitives qui lient les héros tragiques à ces objets matériels. Elle s’intéresse aussi à la réception de la tragédie grecque sur la scène d’aujourd’hui et à d’autres formes scéniques contemporaines, notamment à travers ses activités d’éditrice et d’auteure pour la revue en Open Access Agôn. Parallèlement, dans le cadre d’un programme collaboratif intitulé « Antiquité classique et postcolonialismes », elle questionne la manière dont son champ disciplinaire peut être redéfini aujourd’hui en prenant acte des évolutions permises par la rencontre avec les études postcoloniales.
 

Le projet KINSPECTA (Engagement KINésique et expérience des SPECTAteurs de l’Antiquité à nos jours), présenté à l’IUF, porte sur l’expérience sensible et intellectuelle des spectateurs de théâtre en Grèce. Il renouvelle l’approche de l’engagement (sensible et cognitif) du public en interrogeant les sources anciennes à nouveaux frais et en articulant méthodes d’analyse dites classiques (philologique, littéraire, historique, anthropologique, archéologique), approches dramaturgiques et sciences cognitives expérimentales.

J’ai reçu la nouvelle surprise de cette chaire junior à l’IUF juste avant l’été… C’est un honneur et une grande chance, qui ouvre de multiples perspectives, en me permettant de profiter d’une liberté réelle et d’un temps accru pour mes recherches. Cela s’inscrit en outre dans une dynamique positive, puisque j’ai pu bénéficier du soutien à la recherche interne à l’ENS de Lyon ces dernières années : notamment grâce à un « projet émergent » financé par le fonds recherche (InSpectA) et un CRCT d’un semestre.
Ces 5 années d’IUF seront consacrées à la rédaction et la soutenance de mon HDR ainsi que la réalisation du projet interdisciplinaire KINSPECTA, qui vise à fédérer des domaines scientifiques par-delà le fossé habituel entre sciences humaines et sciences expérimentales (puisqu’il implique la collaboration de collègues en neurosciences et psychologie expérimentale). Je suis heureuse, enfin, que les sciences de l’Antiquité et l’UMR HiSoMA puissent ainsi bénéficier d’un coup de projecteur au sein de l’ENS de Lyon, comme à l’échelle nationale et internationale.