Interview réalisée par le site SES-ENS
Bernard Lahire est professeur de sociologie à l'École Normale Supérieure de Lyon, directeur adjoint du Centre Max Weber et responsable de l'équipe Dispositions, pouvoirs, cultures, socialisations. Il a été interviewé par Anne Châteauneuf-Malclès responsable du site EduSCOL(1) des sciences économiques et sociales SES-ENS qui propose des ressources scientifiques et des outils aux professeur.e.s de sciences économiques et sociales, leur permettant ainsi d'actualiser et poursuivre leur formation. Ci-dessous, un extrait de l'entretien.
Avec sa dernière publication, Pour la sociologie. Et pour en finir avec une prétendue « culture de l’excuse », Bernard Lahire nous livre une mise au point claire et argumentée sur ce qu'est la sociologie et ce qu'elle n'est pas. Dans cet essai très accessible, qui s'adresse à des non-professionnels de la sociologie, le sociologue démonte les confusions et l'inculture des détracteurs de sa discipline, qui mélangent explication et justification, science et droit (...).
(...) Vous affirmez, comme beaucoup d'autres sociologues, que l'idée de libre arbitre et donc de responsabilité individuelle est en réalité une fiction et qu'elle n'est pas pertinente dès lors qu'on adopte un point de vue scientifique.
Bernard Lahire : Les sciences sociales remettent en cause par leurs travaux une vision de l'Homme libre, autonome, entièrement maître de son destin, et détenteur d'un libre arbitre. Les sciences sociales ne sont pas à la recherche de coupables pour comprendre le pourquoi et le comment des choses. Par exemple, il est courant d'entendre que l'échec scolaire des enfants est la "faute" des parents (de leur "démission") ou celle des enseignants ("laxistes", adeptes de mauvaises méthodes de lecture, etc.) alors que ce n'est pas comme cela qu'on peut comprendre la réalité de l'échec scolaire. Inutile donc d'être dans la recherche permanente des "responsabilités". Ce que nous voyons en permanence, ce sont des individus qui prennent des décisions ou font des choix au croisement des contraintes externes (contextuelles) et internes (dispositionnelles). Même la manière de prendre une décision est socialement différenciée (...).
Lire l'intégralité de l'entretien
(1)EduSCOL : Portail national des professionnels de l'éducation
Bernard Lahire est professeur de sociologie à l'École Normale Supérieure de Lyon, directeur adjoint du Centre Max Weber et responsable de l'équipe Dispositions, pouvoirs, cultures, socialisations. Il a été interviewé par Anne Châteauneuf-Malclès responsable du site EduSCOL(1) des sciences économiques et sociales SES-ENS qui propose des ressources scientifiques et des outils aux professeur.e.s de sciences économiques et sociales, leur permettant ainsi d'actualiser et poursuivre leur formation. Ci-dessous, un extrait de l'entretien.
Avec sa dernière publication, Pour la sociologie. Et pour en finir avec une prétendue « culture de l’excuse », Bernard Lahire nous livre une mise au point claire et argumentée sur ce qu'est la sociologie et ce qu'elle n'est pas. Dans cet essai très accessible, qui s'adresse à des non-professionnels de la sociologie, le sociologue démonte les confusions et l'inculture des détracteurs de sa discipline, qui mélangent explication et justification, science et droit (...).
(...) Vous affirmez, comme beaucoup d'autres sociologues, que l'idée de libre arbitre et donc de responsabilité individuelle est en réalité une fiction et qu'elle n'est pas pertinente dès lors qu'on adopte un point de vue scientifique.
Bernard Lahire : Les sciences sociales remettent en cause par leurs travaux une vision de l'Homme libre, autonome, entièrement maître de son destin, et détenteur d'un libre arbitre. Les sciences sociales ne sont pas à la recherche de coupables pour comprendre le pourquoi et le comment des choses. Par exemple, il est courant d'entendre que l'échec scolaire des enfants est la "faute" des parents (de leur "démission") ou celle des enseignants ("laxistes", adeptes de mauvaises méthodes de lecture, etc.) alors que ce n'est pas comme cela qu'on peut comprendre la réalité de l'échec scolaire. Inutile donc d'être dans la recherche permanente des "responsabilités". Ce que nous voyons en permanence, ce sont des individus qui prennent des décisions ou font des choix au croisement des contraintes externes (contextuelles) et internes (dispositionnelles). Même la manière de prendre une décision est socialement différenciée (...).
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