Une tribune d'Élise Domenach qui inscrit ce film dans la longue histoire d’un écocinéma.
"Dans l’histoire d’un écocinéma qui tente d’éveiller à la catastrophe en cours, le film d’Adam McKay réconcilie popularité et environnementalisme", se réjouit Élise Domenach, philosophe, maîtresse de conférences HDR en études cinématographiques à l'ENS de Lyon, chercheuse à l'Institut d'Asie orientale.
La chercheuse inscrit ce film dans la longue histoire d’un écocinéma qui a tenté d’éveiller à la catastrophe en cours et plus généralement dans l'histoire du cinéma.
Le film emprunte aussi au burlesque où les corps s'expriment par-delà ce que nous maîtrisons ou voulons. Les tics et les crampes nerveuses de Leonardo DiCaprio, le visage figé comme saisi par l'effroi de Jennifer Lawrence portent la trace de cette confrontation avec l'impossibilité de « vouloir dire . Le philosophe Stanley Cavell [1926-2018] a magnifiquement analysé, dans A la recherche du bonheur (Vrin, 2017), comment les conventions du burlesque ont porté à leur paroxysme la capacité du cinéma à montrer les malheurs de ces corps expressifs, où Stanley Cavell voit « la vérité du scepticisme
Elise Domenach est philosophe, maîtresse de conférences HDR en études cinématographiques à l'ENS de Lyon, chercheuse à l'Institut d'Asie orientale et membre du comité de rédaction de la revue Esprit . Elle est l'autrice de « L'Écran de nos pensées. Stanley Cavell, la philosophie et le cinéma » (dir., ENS Éditions, 2021) et du « Paradigme Fukushima au cinéma. Ce que voir veut dire (2011-2013) » (Mimesis, à paraître en avril 2022).
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