Lors de la soirée du Rendez-vous de la Chimie, l'ENS de Lyon a présenté un procédé de verre, aboutissement de 25 ans de recherche.
À l’ENS de Lyon, 25 ans de recherches pour « un produit unique au monde »
Le projet de limitation optique a été initié à la fin des années 90, avec pour objectif de protéger les pilotes de ligne contre les éblouissements par des lasers dans les phases critiques de décollage et d'atterrissage. Avec l'accès de plus en plus facile aux lasers dans le commerce, la problématique s'est ensuite rapidement étendue aux transports urbains, notamment à l'encontre des chauffeurs de bus.
Les connaissances fondamentales acquises dans ce projet ont permis de développer dans un second temps des approches innovantes dans le domaine de la santé (photothérapie dynamique du cancer, à haute résolution spatiale, imagerie médicale à résolution moléculaire) et plus récemment, de nouvelles applications en matière d'impression 3D à résolution submicronique.

L'activité plasmonique du Laboratoire de chimie de l'ENS de Lyon a été initiée dans le cadre de ces travaux. On désigne par plasmonique un phénomène physique issu des manipulations de signaux optiques par des métaux structurés à l'échelle nanométrique (milliardième de mètres). En exploitant les propriétés des particules métalliques à l'échelle nanométrique, sous irradiation lumineuse, il est possible d'exploiter leur énergie et d'exalter les propriétés des particules voisines.
Plusieurs projets en cours financés par l'Agence nationale de la Recherche ainsi que le PEPR Sunrise sont issus de ces travaux.
Revue de presse : article du Progrès
Ci-dessous lire l'article de restitution de Vincent Rocken, journaliste au Progrès, avec l'autorisation du Progrès.
L'ENS de Lyon a présenté, lors de la soirée du Rendez-vous de la Chimie 2024, un procédé de verre qui est l’aboutissement de vingt-cinq années de recherches et qui est aujourd’hui mis sur le marché.
Ce projet vise à protéger les capteurs infrarouges qui se trouvent dans les systèmes de télémétrie, les avions, les véhicules autonomes, ou encore dans les drones, explique Chantal Andraud, directrice de recherches au CNRS et implantée à l’ENS de Lyon. Concrètement, c’est un filtre protecteur qui limite les faisceaux laser trop puissants.
Ce procédé a une application dans les domaines de la défense, militaire, de la technologie, de la mobilité, ou même dans le civil. Ce projet a débuté il y a vingt-cinq ans, à la demande et à l’initiative de Thales. C’était important pour eux mais aussi pour la Direction générale de l’armement (DGA), puisqu’il s’agit d’un processus de protection quasi instantané, réversible et qui participe à la protection de nos systèmes. » Elle souligne d’ailleurs le soutien « sans faille de Thales, de la DGA, de l’US Air Force, de la Région Auvergne Rhône-Alpes, ou encore de la Défense suédoise », qui ont tous participé ou soutenu le projet, tout comme les différents partenaires industriels.
« Le challenge était considérable » Stéphane Parola, vice-président en charge de la stratégie à l’ENS de Lyon, mesure tout le chemin parcouru : « C’est une concrétisation qui a des répercussions énormes. Le challenge était considérable mais grâce à la confiance entre tous les partenaires, les industriels et les académiques, cela a mené à l’industrialisation d’un produit unique au monde. »
NDLR : Le partenariat de Thalès avec le Laboratoire de chimie est aujourd'hui terminé. Thalès a un droit de regard et de veto concernant l'utilisation des microcomposants issus de ce procédé afin que ces composants ne soient pas vendus à des fins d'armement.
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