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Actualité de l'ENS de Lyon

Rendez-vous de la Chimie 2024 – Tribune de Stéphane Parola

portrait de Stéphane Parola
Actualité / Interview
 

Tribune de Stéphane Parola, vice-président en charge de la stratégie de l'ENS de Lyon.

École normale supérieure de Lyon "La formation par la recherche et pour la recherche"

Stéphane Parola, vice-président en charge de la stratégie à l’École normale supérieure de Lyon, et ex-directeur du laboratoire de chimie de l’École, nous parle du partenariat entre les Rendez-vous de la chimie et son établissement, qui accueillera l’évènement le 25 novembre. Il nous en dit également plus sur l’ENS de Lyon et sur sa vocation.

Pourquoi est-ce que l’ENS de Lyon est partenaire des Rendez-vous de la chimie ?

L’ENS de Lyon propose une formation par la recherche en chimie et héberge de ce fait le Laboratoire de chimie, une unité mixte de recherche avec le CNRS et l’université Lyon 1, performante sur un large panel d’expertises y compris transdisciplinaires en lien avec la physique ou la biologie.
L’École est donc au cœur de l’activité académique de cette discipline, ce qui explique son intérêt fort pour ce partenariat. La chimie représente aussi un domaine industriel majeur du site lyonnais. C’est par conséquent un enjeu pour nous de tisser un lien fort avec le tissu socio-économique. Les retombées concernent nos étudiants chimistes, et potentiellement des étudiants en économie, physique, biologie et autres. Enfin, les problématiques environnementales et des grandes transitions sont au cœur des priorités et des missions de l’école, et évidemment en lien direct avec les enjeux de l’industrie chimique.

Pouvez-vous nous présenter l’ENS de Lyon ?

Héritière des ENS de Fontenay et de Saint-Cloud, l’ENS est arrivée à Lyon il y a plus de trente ans, d’abord avec les disciplines scientifiques puis avec les lettres et sciences humaines et sociales.
Elle couvre un très large spectre de disciplines, à l’exception du droit et de la médecine, ce qui nous permet de conduire des formations et de recherches pluridisciplinaires. La multidisciplinarité est d’ailleurs l’une des grandes spécificités de l’ENS de Lyon.
La devise de notre établissement est la suivante : la formation par la recherche et pour la recherche. L’ENS de Lyon est régulièrement classée depuis plusieurs années premier établissement français en termes de performances en recherche dans tous les classements internationaux. Notre diplôme est accessible aux étudiants qu’ils soient admis sur concours ou sur dossier.
Nous sommes soucieux d’ouvrir le recrutement de nos étudiants à des profils diversifiés et constatons que leur taux de succès au diplôme est équivalent quelle que soit leur voie d’accès.
Nos étudiants peuvent aussi candidater à l’agrégation. 80 % de nos effectifs continuent après leur diplôme sur un doctorat. À cet égard, nous jouons un rôle national, avec un ensemble de 500 contrats doctoraux spécifiques pour les normaliens, qui sont affectés partout sur le territoire national dans les universités et organismes de recherche. L’idée est d’irriguer de ces étudiants l’ensemble des laboratoires académiques.

Nos étudiants se destinent aux différents métiers de l’enseignement et de la recherche. Elles et ils intègrent les classes préparatoires aux grandes écoles, le supérieur, les postes d’enseignant-
chercheur ou chercheurs dans les organismes nationaux comme le CNRS, l’INSERM, INRAe, INRIA ou le CEA. Les Alumni occupent des postes à responsabilités dans les collectivités territoriales, les ministères ou en diplomatie. Un certain nombre intègre aussi le milieu industriel.

Quelles sont les propositions de l’ENS faites aux étudiants au niveau de la chimie ?

Au niveau de la formation en chimie, nous avons des petits effectifs. Une promotion est généralement composée d’une vingtaine d’étudiants. Le niveau du concours ainsi que nos capacités
d’accueil limitent les effectifs.
Nous proposons aussi des doubles diplômes en lien avec la chimie. Les étudiants peuvent suivre un double cursus avec certaines écoles d’ingénieurs telle que l’EPFL en Suisse. Il faut noter aussi que nous formons de très nombreux étudiants au laboratoire de chimie à travers la formation doctorale. Ces derniers ont souvent suivi une formation en dehors de l’école et terminent leurs parcours par un doctorat au sein de notre établissement.
En ce qui concerne la recherche, nous sommes centrés sur des activités très fondamentales avec une grande partie de nos activités financées sur contrats publics (région, Agence nationale pour la recherche, Europe). Néanmoins il existe une relation très étroite avec le tissu socio-économique régional, avec un nombre de contrats très important nous liant aux acteurs locaux, nationaux et internationaux. L’ENS de Lyon possède des portefeuilles de brevets importants et bon nombre de licences
d’exploitations. Plusieurs start-ups ont été créées à partir de l’activité chimie de l’école, des petites entreprises qui ont grandi avec succès dans le temps. Nous sommes aussi membres actifs
des grands pôles de compétitivité régionaux tel que Axelera, Techtera, ou Lyon Biopôle.

Aujourd’hui certains de nos étudiants sont intéressés par le milieu industriel et nous avons la volonté de les accompagner dans cette voie, de les sensibiliser avec par exemple des visites que nous
organisons sur des sites industriels. Une partie des étudiants de notre cursus ou de notre laboratoire est amenée à enseigner la chimie et va propager un discours vers des élèves qui pourraient avoir une perspective industrielle à terme d'où l’importance de cette sensibilisation aux évolutions de l’industrie chimique aux confins des enjeux sociétaux et environnementaux.

Nous proposons deux volets sur la formation :

  • la formation initiale, pour les étudiants au diplôme ou en master à l’école et qui finissent majoritairement dans l’enseignement ou la recherche ;
  • les doctorants et post-doctorants que l’on forme à la recherche dans nos laboratoires et qui pour certains, poursuivent aussi dans le milieu industriel. » 

Le fait que vous soyez situés à Lyon, près de la Vallée de la chimie, est-il un avantage pour les étudiants qui sont dans ce domaine chez vous ? 

C’est évidemment un avantage de proximité pour eux, qui, associé à la qualité reconnue des formations de l’école, leur garantit de larges possibilités en sortie avec les acteurs du tissu local et
bien au-delà.

Les Rendez-vous de la chimie auront lieu au sein de l’ENS de Lyon, une intervention des étudiants sera au programme, pourriez-vous nous en dire plus ?

Ils vont effectuer une présentation du tournoi français des chimistes. C’est un tournoi annuel créé en 2021 dont la première édition s’est tenue à l’ENS de Lyon. Participent aujourd’hui plusieurs universités importantes (Chimie ParisTech – PSL, Sorbonne Université, université Paris-Cité, Montpellier, Montréal), ou encore l’ESPCI, l’ENS Paris Saclay, l’ENS Ulm et l’École polytechnique. C’est l’occasion pour les étudiants de se rassembler en équipes par établissement et d’accomplir des challenges de haut niveau en chimie abordant les aspects théoriques et expérimentaux de problèmes d’enjeux actuels. Il y a un jury d’experts-chimistes qui étudie leurs propositions et évalue leurs expérimentations ainsi que leurs présentations. Un classement est ensuite établi pour déterminer le vainqueur. Ce tournoi annuel change d’établissement pour chaque édition, le dernier avait eu lieu à Lyon justement.

Allez-vous également participer aux tables rondes ?

Nous allons effectivement participer aux tables-rondes lors desquelles des experts de l’école vont amener une plus-value sur les sujets abordés. Nous présenterons également un projet du la-
boratoire de chimie dans le domaine de la photonique et des protections de capteurs optiques contre des rayonnements puissants résultant de 25 ans de recherches fondamentales et qui a
abouti à un développement industriel. C’est un projet qui a été cofinancé par l’école, des industries et la Région Auvergne-Rhône -Alpes, qui a impliqué un grand nombre de chercheurs du laboratoire et à travers lequel de très nombreux étudiants ont été formés. 25 ans de recherches fondamentales en chimie qui mènent à du concret, c’est une véritable vitrine. Lorsque des projets comme celui-ci se concrétisent par une industrialisation auprès de nos acteurs territoriaux, nous en tirons une véritable fierté. Nous sommes alors au cœur de ces rendez-vous de la chimie.


Avec l'aimable autorisation du Progrès

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