Comment raconter un souvenir que l’on ne peut pas dire ? On pourrait renoncer. Rester chez soi. Attendre que ça passe, que tout passe. Mais… On n’a pas le choix. Alors on essaye : on essaye de raconter, par ellipses, l’histoire d’une fille qui s’inquiète pour les siens, mais qu’on ne croit pas, qu’on traite de menteuse. On essaye de comprendre ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent, à travers une analyse, une dissection de son quotidien. On essaye de dire l’histoire d’un peuple entier coupé du reste du monde l’espace de quelques semaines, et quand les mots sont impuissants, nous utilisons l’absence pour rendre visibles celles/ceux qui ne pourront jamais raconter leur histoire, nous faisons appel à des images dans l’espoir de rétablir les liens. Nous marchons sur la frontière sans jamais toucher ce qui est au centre. Montage autobiographique, Ellipsis tente de s’emparer de sujets indicibles – à cause de la barrière de la langue, de la culture, de la censure – et de leur donner une forme sur scène. Créé à l’occasion d’une résidence en octobre-novembre 2021 au théâtre Kantor de l’ENS de Lyon et présenté comme étape de création à cette occasion, le projet a été retenu au second tour du prix Incandescences 2022, organisé par le théâtre des Célestins et le TNP de Villeurbanne, a également été joué au Théâtre de l’Élysée en janvier 2023 dans le cadre de l’AZIMUTS.
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