La profusion exponentielle des images audiovisuelles au cours du XXe et du XXIe siècle met en jeu de manière toujours plus radicale la possibilité même de penser quelque chose comme un poids politique de l’image. Cette hypothèse sera l’occasion de faire un point rapide sur ce que l’on pourrait nommer une « écologie de la perception » contemporaine, dont on peut postuler qu’elle est très largement informée par cette profusion d’image à l’œuvre dans les medium audio-visuels que sont le cinéma et la télévision. À l’ère « post-vérité », le rapport entre les images et le réel est l’objet d’une tension paradoxale entre une remise en question radicale, et la multiplication d’esthétiques niant plus ou moins consciemment tout écart entre la représentation et son objet.
À travers le concept foucaldien de résistance, nous explorerons comment l’œuvre du cinéaste américain Adam McKay travaille cette tension pour retrouver quelque chose d’un engagement par l’image. Il s’agira notamment de postuler que c’est précisément le jeu avec ce rapport entre image et représentation du réel qui ouvre la voie à une pratique de l’image proprement politique.
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