Le dossier d’habilitation présenté par Maiwenn Roudaut est placé sous le signe des continuités et ruptures de la pensée critique allemande. Pensée critique comprise au sens de l’Aufklärung allemande, tout d’abord, dans la mesure où son premier ouvrage a cherché, en confrontant les débats philosophiques de la fin du XXe siècle sur la reconnaissance en Allemagne avec ceux de la fin du siècle des Lumières sur la tolérance, à s’interroger sur la continuité entre, d’une part, une pensée critique de la connaissance cherchant à combattre le dogmatisme sous toutes ses formes et l’émancipation et la non-discrimination des minorités religieuses, politiques et culturelles d’autre part. Pensée critique comprise en sa dimension historique, ensuite, tant ses travaux post-doctoraux se sont attachés à définir le positionnement épistémologique des continuateurs de la Théorie critique francfortoise vis-à-vis d’autres traditions philosophiques et politiques, en particulier sur les questions de justice sociale et de démocratie européenne. Pensée critique comprise, enfin, comme reconfiguration de la théorie et de la pratique, dans son inédit d’habilitation, qui s’intéresse aux travaux empiriques de l’Institut de Recherche sociale en réimplantation à Francfort dans les années 1950. Cette étude cherche à montrer comment, en réinvestissant les concepts de la politique américaine de rééducation des Allemands à la démocratie, les penseurs francfortois renouvellent de manière durable l’appréhension de la démocratie en Allemagne, notamment à partir d’une constellation originale entre sciences sociales, pédagogie et éducation des consciences.
Devant un jury composé de :
- Madame Corine DEFRANCE
- Monsieur Alexandre DUPEYRIX
- Monsieur Emmanuel RENAULT
- Madame Anne LAGNY
- Madame Françoise LARTILLOT
- Monsieur Hans Christoph SCHMIDT AM BUSCH
- Madame Eva-Maria ZIEGE
Gratuit
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