Le travail porte sur la lecture de Madame Bovary de Flaubert. Menacée d’être proscrite en 1857, elle devient ensuite progressivement prescrite par les programmes de littérature au lycée et à l’université en France et dans les pays anglo-américains. La chercheuse explore le processus de classicisation du roman et l’histoire de la réception de son personnage principal par trois communautés interprétatives : les journalistes et critiques contemporain·e·s de Flaubert, les critiques universitaires français et anglo-américain·e·s des années 1960-1980 et des lycéen·ne·s français·e·s en 2016. Le travail interroge donc la constitution des interprétations dominantes ainsi que la dynamique des phénomènes d’identifications au cœur de ces différentes lectures en relation avec l’esthétique de l’auteur. Des problématiques de légitimation structurent ces discours lectoraux et révèlent dans les valeurs qu’ils convoquent la valence différentielle des sexes, universelle selon Françoise Héritier, qui fait d’une lecture masculine la référence de toute lecture légitime du roman en invalidant des attitudes lectorales perçues comme féminines. Cette situation a pour conséquence un encadrement pédagogique spécifique des interprétations lectorales dans le cadre scolaire dont la thèse interroge les présupposés et les effets sur les lecteurs et lectrices contemporain·e·s.
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