Programme
9h00-9h15 : Introduction de la demi-journée
9h15-10h : Ho Nam Pham, doctorant en Droit, Université Jean Moulin Lyon 3 (IAO-EDIEC)
Titre : Les fondements du droit de la responsabilité civile extracontractuelle de l’aspect comparatif franco-vietnamien
Résumé : Le droit comparé permet aux juristes d’analyser leur droit national à travers des modèles étrangers, comme le droit français, référence pour de nombreux pays. Cette étude examine les fondements du droit de la responsabilité civile extracontractuelle sous l’angle franco-vietnamien. Elle vise à aider les juristes vietnamiens à réfléchir sur les régimes de responsabilité extracontractuelle de leur système juridique en s’inspirant du modèle français. En exposant les divergences et incohérences entre les approches vietnamienne et française, la recherche met en lumière les forces et faiblesses des deux systèmes, contribuant ainsi à leur amélioration respective.
Ho Nam Pham est doctorant en droit à l’IAO et à l’EDIEC (équipe de droit international et comparé) de l’Université Jean Moulin Lyon 3, il se spécialise en droit privé et en droit comparé, menant des recherches portant sur les différents thèmes de la codification du droit privé et la réception juridique du droit étranger au droit vietnamien. Il prépare actuellement une thèse portant sur la comparaison du droit de la responsabilité civile extracontractuelle entre le droit français et le droit vietnamien, sous la direction de Béatrice Jaluzot.
10h-10h45 : Lola Maupas, doctorante en Études cinématographiques, ENS de Lyon (IAO)
Titre : Archives en temps de guerres et de crise : travailler avec le patrimoine cinématographique manquant du Liban
Résumé : À la fois témoignage des trois guerres récentes du Liban (1975-1990 ; 2006 ; 2023) et trace physique de leurs effets, le cinéma au Liban est marqué par son incomplétude : bobines abîmées, disparues, détruites, volées. À cela s’ajoute un système de privatisation qui concerne également les fonds d’archives et une économie en grande difficulté qui empêche leur préservation. Beaucoup de bobines n’ont toujours pas été identifiées, sont conservées dans des conditions défavorables à leur conservation ou n’ont pas été numérisées. Si un travail de recherche et de restauration a été entrepris ces dernières années, il reste beaucoup de films difficilement accessibles ou complètement invisibles. Cette intervention ne s’attachera pas à traiter du cinéma libanais en tant que tel mais propose de retracer les causes et les effets de sa conservation partielle et partiale en introduisant un questionnement méthodologique : comment parler des films manquants ?
Lola Maupas est doctorante contractuelle en études cinématographiques à l’IAO et chargée de cours à l’ENS de Lyon depuis 2023. Sa thèse, dirigée par Élise Domenach, porte sur le cinéma de libération au Liban depuis 1967, avec une approche à la fois esthétique et historique. Dans la continuité de ses activités de recherche, elle écrit également pour le quotidien libanais L’Orient-Le Jour et travaille à la programmation de plusieurs festivals de cinéma.
10h45-11h00 : Pause
11h-11h45 : Norbert Danysz, doctorant en Etudes chinoises, Université Lumière Lyon 2 (IAO)
Titre : La bande dessinée chinoise est-elle de la bande dessinée ?
Résumé : La recherche sur la bande dessinée a longtemps consisté à établir ce qui faisait l’essence du médium, à identifier ses spécificités et à proposer une définition de ce que doit être la « bande dessinée ». On constate cependant que les définitions accumulées depuis les débuts de l’intérêt académique pour le neuvième art ne coïncident jamais totalement, et sont quasi systématiquement invalidées par la création de nouvelles œuvres expérimentales ou la découverte d’anciennes œuvres qui peuvent être rattachées rétrospectivement au champ de la bande dessinée. Plutôt que de s’en tenir à une approche essentialiste du médium, on peut opter pour une démarche empirique intéressée aux différentes formes de bande dessinée qui se sont développées en fonction des époques et des aires culturelles. On cesse alors de s’interroger sur ce qu’est la bande dessinée, pour se demander ce qu’ont pu être les bandes dessinées, c’est-à-dire les actualisations médiatiques historiquement motivées du neuvième art. Les bandes dessinées chinoises, qui constituent une de ces actualisations médiatiques, sont publiées depuis le début du XXe siècle mais jusqu’ici rarement considérées par la recherche en Occident ; elles peuvent aujourd’hui permettre de repenser le médium au-delà d’un schématisme essentialisant qui réduit la BD à certaines caractéristiques telles que la bulle ou la planche, partagées par les bandes dessinées américaines, européennes et japonaises.
Norbert Danysz est doctorant en études chinoises à l’Université Lumière Lyon 2 et à l’Université de Tours. Il travaille sur les variations stylistiques de la bande dessinée en Chine entre les années 1920 et 1980.
11h45-12h30 : Alexis Chen, doctorant en Etudes chinoises, ENS de Lyon (IAO)
Titre : De l’histoire du tianxia à l’histoire nationale. Remarques préliminaires sur la naissance de l’historiographie de l’Antiquité dans la Chine moderne
Résumé : La fin de la dynastie des Qing et l’époque républicaine ont été le théâtre d’une grande révolution historiographique, au cours de laquelle l’Antiquité est devenue un objet épistémologique à part entière, « terrain » d’innovation théorique et de débats polémiques. Liang Qichao, Wang Guowei, Gu Jiegang ou encore Guo Moruo sont les noms qui incarnent différents moments emblématiques de ce mouvement de redéfinition radicale du passé fondateur : l’histoire devait devenir non seulement « nationale », mais aussi scientifique et « objective ». Pourtant, en dépit de l’ambition affichée des historiens les plus audacieux et iconoclastes d’une véritable table-rase épistémologique, ceux-ci semblent avoir hérité du cadre symbolique du tianxia et de l’imaginaire d’unité, d’unicité et de totalité qui lui est lié. Or cet imaginaire est elle-même une création des lettrés de l’époque des Royaumes Combattants qui ont, de diverses manières, tenté de penser une histoire « universelle » et une origine commune
à l’ensemble de l’humanité, par-delà toutes les dynasties et tous les lignages. Cet inconscient symbolique du tianxia, qui a largement survécu à la révolution historiographique du 20e siècle, continue de déterminer en profondeur la manière dont est étudiée et pensée l’Antiquité chinoise aujourd’hui. C’est sur cette impasse épistémologique, et ses conséquences quant à notre compréhension des origines de la civilisation chinoise, que nous nous proposons de réfléchir.
Alexis Chen est doctorant en études chinoises à l’ENS de Lyon, sous la direction des Professeurs Romain Graziani (ENS de Lyon) et Olivier Venture (EPHE), travaille sur la construction de l’Antiquité fondatrice dans les sources transmises et exhumées de l’époque des Royaumes Combattants.
Gratuit
Courriel :
- lola.maupas [at] ens-lyon.fr
- sophie.rainaut [at] ens-lyon.fr