En christianisme, le vocable « prière » désigne une grande diversité de pratiques et leurs liens avec un idéal religieux. L'état des connaissances montre une sélection d'un usage au détriment des autres. L'objectif de la thèse est d'étudier la prière chrétienne à travers la description qu'en produisent les pratiquants, dans une perspective d'anthropologie phénoménologique. L'enjeu méthodologique est d'identifier les principes de variation des expériences racontées. Pour ce faire, la recherche s'appuie sur un travail de terrain de deux ans composé d'entretiens de recherche (n= 62) qui croisent l'usage de deux techniques auprès des mêmes interlocuteurs : l'entretien biographique et l'entretien micro-phénoménologique. Il en résulte deux parties. La première propose une analyse sémantique des usages du mot « prière » dans les discours des interlocuteurs jusqu'au dressage d'une typologie des formes qu'elle prend dans l'expérience. En cinq chapitres, la deuxième propose une analyse des logiques de formation de ces expériences et des logiques de transformations qu'elles occasionnent. Un premier chapitre rend compte des logiques d'amorçage de la prière à partir d'une reconceptualisation de la croyance comme expérience de relation personnelle avec Dieu. Un deuxième chapitre rend compte des logiques de formulation de la prière verbale à partir de ses conditions de déploiement dans le contexte d'une interlocution vécue. Un troisième chapitre analyse les dispositions à prier comme (mise en) disponibilité à la transformation. Un quatrième chapitre explore la variation des types de transformations induites par la prière à partir d'une variation de théologies de la réconciliation. Un dernier chapitre analyse les logiques de production de la prière lorsqu'elle cherche à induire une transformation chez son public.
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