Le compagnonnage entre les rosiers et la civilisation occidentale remonte à l'Antiquité. Dès le deuxième millénaire avant notre ère, des vestiges archéologiques indiquent que l'huile de rose était destinée à honorer des personnages remarquables. Dans l'Iliade, au chant XXIII, Homère évoque le soin qu'Aphrodite apporte à la dépouille d'Hector, pour la préserver du pourrissement en l'oignant d'une huile ambrosiaque, de rose. Plus tard encore, Apulée dans l'Ane d'Or, évoque le pouvoir magique des pétales de rose lors d'un rituel célébrant la déesse Isis, capables de faire recouvrer forme humaine à Lucius, transformé malencontreusement en âne au début du récit. Enfin, Albrecht Dürer dans son tableau la Vierge de la fête du rosaire, montre que l'agrément divin est accordé au pape Jules II et à Maximillien de Habsbourg, couronnés de roses par la Madone. Symboliquement, les roses ont été un véhicule entre l'Occident et ses dieux. Aujourd'hui, cette fonction subsiste dans l'usage qui en est fait par l'industrie du luxe et par la valeur que l'on accorde encore aux roses comme témoignage d'amour. Dans le contexte du changement global, cela se traduit par une mondialisation de la culture des roses et de leurs échanges. Les roses témoignent alors des travers du productivisme. Doit-on pour autant renoncer à leur culture ? Les roses ne transmettent-elles pas aussi un message subversif : qu'ont-elles à nous dire ?
Gratuit
Entrée gratuite sur inscription : http://www.ens-lyon.fr/inscription-rvj
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