Tous les ans, la section Arts propose chaque semestre deux cours interarts autonomes de 20h (Théâtre/musique le lundi de 9 à 11h ; Cinéma/Performance ou Cinéma/histoire de l’art le jeudi de 18 à 20h) qui abordent, suivant des axes, des objets et des enjeux différents une même question.
Cette année, la thématique du second semestre est "Matière, matérialité"
Intervenants : Antoine Palévody pour le théâtre / Jason Julliot pour la musique.
Présentation des séances
THÉÂTRE
Le théâtre est le lieu d’une tension entre l’immatérialité d’un espace fictionnel et les caractéristiques concrètes des corps, du lieu et des objets qui le dessinent. D’un côté les artifices déjouent les lois de la physique, prêtant à la matière des propriétés qu’elle n’a pas. De l’autre, les propriétés même de la matière peuvent susciter une impulsion poétique, voire fonder une dramaturgie. La matière peut-elle être matière à fiction ? Qu’est-ce qui se joue dans l’écart entre la réalité physique d’un signifiant et celle de ses signifiés ? Un certain nombre d’artistes nous invitent à reconsidérer notre appréhension de la matière comme “inerte”. Ce faisant, ils et elles ouvrent la scène à d’autres modes de signification, d’autres dynamiques de l’imaginaire, mais aussi d’autres hiérarchies entre humain et non-humain. À partir d’un corpus d’œuvres contemporaines (Phia Ménard, Pierre Meunier…) et de travaux philosophiques (Bachelard, Nouveaux matérialismes…), nous interrogerons les implications dramaturgiques, politiques et écologiques des usages et présences de la matière au théâtre. Nous serons également amenés à faire des liens avec la programmation lyonnaise du moment. Validation : dossier à rendre (environ 20 000 signes)
MUSIQUE
Au cours de ces séances, nous étudierons le rapport complexe qui s'établit entre la musique, art immatériel à bien des égards, et la dimension physique à laquelle elle est parfois réduite. Nous verrons que, si la musicologie a longtemps entretenu une forme de “graphocentrisme”, les chercheur·euses développent en réalité une multitude de stratégies pour penser la musique sans la restreindre à la seule partition. Enfin, après avoir considéré les enjeux de la dématérialisation musicale — notamment en ce qui concerne la recherche —, nous suivrons les reconfigurations de l'idée d'une l’influence de la musique sur la matière en analysant des écrits d'artistes et de philosophes du XVIIe siècle à nos jours.